Primaire de la droite : un dernier débat rendu difficile par "des formes évidentes de convergences", selon le politologue Jean Petaux
Les sept candidats à la primaire de la droite et de centre ont participé, jeudi, à leur dernier débat avant le premier tour. Un exercice rendu difficile par "des formes évidentes de convergences", analyse le politologue Jean Petaux sur franceinfo.
Le troisième et dernier débat télévisé entre les sept candidats s'est tenu jeudi 17 novembre, trois jours avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Il était diffusé sur France 2. Invité de franceinfo le lendemain, Jean Petaux, politologue et professeur à Sciences Po Bordeaux, analyse cette dernière confrontation face aux caméras.
franceinfo : Ce débat était-il vraiment utile ?
Jean Petaux : Certains thèmes n’avaient pas encore été abordés,comme la politique étrangère, l’Europe, les questions de défense. Finalement l’exercice s'est un peu animé dans les 20 dernières minutes, quand les concurrents se sont interpellés. Ça a commencé à devenir intéressant et utile. Pour chacun, c'était l'occasion de voir qui était le principal concurrent.
Est-ce difficile de se confronter quand on a des orientations politiques proches ?
L’exercice est difficile, car il y a des formes évidentes de convergences. Les choix politiques ne sont pas radicalement différents entre les candidats et quand on se met à se bagarrer à l’intérieur d’une famille, ça peut être violent.
On a aussi assisté à quelque chose d’étonnant, il y avait des contrechamps sur certains candidats qui ne parlaient pas et écoutaient parler les autres. À chaque fois que Jean-François Copé parlait, la caméra montrait un Nicolas Sarkozy amusé, un François Fillon se retenant de rire. On voit qu’ils se détestent alors qu’ils sont condamnés à être ensemble jusqu’à au moins dimanche soir.
Nicolas Sarkozy a esquivé la question sur les soupçons de financement libyen de la campagne de 2007. Est-ce une bonne stratégie ?
L’image de Nicolas Sarkozy n’est pas directement associée aux affaires. En revanche, elles font quand même partie de son costume. Il y a chez lui une capacité à l’esquive. Si le débat avait eu lieu sur la BBC, au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy se serait fait reprendre très sèchement.
Mais quelque part il a raison d'agir ainsi, puisque son électorat adhère à cette position. Nicolas Sarkozy sait parfaitement que les journalistes font partie, avec les huissiers, des professions les plus détestées de France.
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