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Législatives : "Il va falloir qu'une nouvelle génération arrive", estime le député LR Philippe Benassaya

Le député candidat à sa réélection appelle son parti à passer "par une autocritique sur le positionnement, la ligne programmatique et sur le leadership".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le logo du parti Les Républicains, lors d'un conseil stratégique du parti le 26 avril 2022. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Notre parti ne se relèvera" de son nouvel échec à la présidentielle "que si on passe par une autocritique sur le positionnement, la ligne programmatique et sur le leadership", déclare mardi 26 avril sur franceinfo le député Les Républicains Philippe Benassaya. "Il va falloir qu'une nouvelle génération arrive pour de nouveau transformer Les Républicains en une véritable force politique." Mais avant ce débat en interne, le parti devait gérer l'urgence des législatives des 12 et 19 juin prochains. "Ce n'est pas la même élection" que la présidentielle, selon le député qui pense que "la droite se rassemblera et se retrouvera aux législatives". Candidat à sa réélection dans les Yvelines, il met en garde contre "le danger d'une candidature extrémiste et radicale" venue d'une possible union de la gauche.

franceinfo : Les Républicains ont-il pris la bonne décision en décidant qu'il n'y aura aucun rapprochement avec LREM ?

Philippe Benassaya : Il fallait d'abord régler le problème des législatives, mais nous n'échapperons pas à ce devoir d'autocritique que nous aurons bientôt, je l'espère. C'est quand même la troisième défaite depuis celle de Nicolas Sarkozy en 2012 et la deuxième d'affilée dès le premier tour. Nous devrons régler ce paradoxe entre une élection présidentielle où nous échouons et les élections locales où nous réussissons à chaque fois. Mais il ne faut pas confondre les élections. Nous avons la majorité des villes, des régions et des départements. Je pense qu'il y a un vrai socle de droite dans ce pays. Il faudra donc régler ce paradoxe un jour ou l'autre mais, aujourd'hui, on doit gérer les législatives plus qu'on doit se regarder et analyser les ferments de notre défaite à la présidentielle.

Est-ce un problème de programme ?

Il y a non seulement un problème de programme, mais je pense qu'il y a aussi un problème de positionnement. Je crois que les électeurs ne savent pas où est la droite aujourd'hui. Notre électorat est totalement dispersé chez Macron, chez Pécresse, et peut-être qu'une partie minoritaire se retrouve chez Zemmour et Le Pen. Cette droite, qui est plurielle, devient une droite disparate. Je pense que la gauche a les mêmes problèmes que nous. Cette droite présidentielle a totalement explosé mais je ne pense pas qu'il y aura la même chose aux législatives parce que ce n'est pas la même élection. Je pense que la droite se rassemblera et se retrouvera aux législatives, pour pouvoir voter pour ses propres candidats qu'elle a l'habitude de voir sur le terrain.

Votre parti s'en relèvera-t-il ?

Je pense que notre parti ne s'en relèvera que si on passe vraiment par une autocritique permanente et importante sur le positionnement, sur la ligne programmatique et même éventuellement sur le leadership. Il va falloir un jour qu'une nouvelle génération arrive. Elle est là, elle est prête et elle pourrait de nouveau transformer Les Républicains en une véritable force politique de la droite et du centre-droit.

Serez-vous candidat à votre réélection aux législatives et que prévoyez-vous en cas de triangulaire face à une union de la gauche et un candidat LREM ?

Absolument, je me représente dans la 11ème circonscription des Yvelines, celle de Trappes, avec un danger qui est plutôt celui de l'extrême gauche. Je n'ai pas encore la nature des candidats qui seront contre moi mais une chose est sûre, c'est que face au danger d'une candidature extrémiste et radicale, je crois que je suis le seul à pouvoir rassembler sur ce terrain et pouvoir battre l'extrémisme de gauche. Je ne me désisterai pas en faveur de LREM. En plus, il y a une différence entre la réalité du terrain où il faut parfois se battre contre les discours extrémistes et les discours nationaux. Il ne peut pas y avoir une décision du haut pour le bas. J'ai la particularité de me battre contre une candidature d'extrême gauche importante. J'essaierai au maximum de faire le rassemblement pour pouvoir battre cette candidature là.

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