Jeunes Républicains : pour la tournée des plages, fini le bling-bling, place au low cost
A bord d'un combi Volkswagen, les jeunes militants du parti de Nicolas Sarkozy sillonnent les côtes françaises à la rencontre des électeurs. Reportage.
Le 12 août à Pornic, le 14 à Saint-Brieuc, le 15 à Saint-Malo... les Jeunes Républicains sont en tournée. Partis de Nice en juillet et attendus au Touquet le 23 août, les jeunes militants de droite se relaient au volant d'un Combi Volkswagen bleu ciel pour aller à la rencontre des vacanciers.
A quelques mois des élections régionales et à un peu moins de deux ans de la présidentielle, cette jeunesse en campagne cherche à poser les bases de l'alternance. Une opération de communication qui n'avait plus cours dans le parti de droite depuis 2010, mais qui a été relancée cet été sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy. Mardi 11 août, la caravane faisait étape à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée.
Briquets, stylos et pull à l'effigie de Jacques Chirac
Dès 9h30, deux militants s'activent autour du véhicule aux allures de caravane publicitaire. Ils sortent les produits dérivés proposés à la vente : briquets, stylos, chargeurs de téléphone portable sans fil, tee-shirts ou encore pulls à l'effigie de Jacques Chirac ou du général de Gaulle. Comptez 5 euros pour un tee-shirt et 20 euros pour un pull.
Pour l'instant, les jeunes Républicains vendent doucement : "On en est à trois ventes" pic.twitter.com/13HR6rSc75
— Parrot Clément (@CParrot) 11 Août 2015
"Avant, on donnait des cadeaux gratuitement en même temps qu'on distribuait des tracts, mais cette année, on fait les choses différemment", explique Bastien Régnier, délégué national des Jeunes Républicains, présent à Saint-Gilles. "C'est la première fois que l'on met en place la caravane depuis qu'on est dans l'opposition, du coup on est plus dans une position d'écoute", ajoute Karl Simler, référent universitaire des Jeunes Républicains à Nantes.
Un budget de 25 000 euros, divisé par 10 par rapport à 2010
Il faut rappeler qu'une crise budgétaire a frappé le parti de droite après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. Les Républicains ont donc décidé de se serrer la ceinture. Conséquence, le coût de l'opération est passé de 250 000 euros en 2010 à 25 000 cette année, indique Bastien Régnier. Un budget modeste – surtout que la seule location du combi coûte 7 500 euros – mais qui reste malgré tout critiqué en interne. Avançant le chiffre sous-évalué de 13 000 euros, certains militants ont mis en doute sur Twitter le bien-fondé de l'opération.
- les fédé doivent imprimer les tracts car plus d'argent - suppression des confcall car plus d'argent Mais 13 000€ pour la caravane ^^
— Adrien DLPBR (@AdrienDLPBR) 8 Août 2015
"Quand on regarde les budgets, comparativement, on se dit qu'on a quand même une belle visibilité, une belle répercussion", rétorque Bastien Régnier. Mais parmi les quelques personnes qui défilent devant les quatre jeunes militants présents à Saint-Gilles, on trouve surtout des sympathisants, des adhérents et des élus locaux. L'impact de l'opération paraît faible. "Certes, on ne va pas toucher des électeurs de gauche convaincus, mais on remobilise notre électorat et surtout on se montre, se défend Bastien Régnier. On démontre qu'on est dynamiques, et ça peut avoir un impact chez quelques indécis."
Eviter le côté "bling-bling"
Le jeune homme reconnaît que l'ancienne version de la caravane avait sans doute davantage de retentissement. Difficile de lutter contre des tongs qui impriment le mot "UMP" dans le sable. Mais Bastien Régnier tient à rappeler que le bureau national des Jeunes Républicains a tout fait pour éviter le côté "bling-bling" parfois reproché à l'opération : "Avant, le trajet était beaucoup plus long, on distribuait énormément de 'goodies' [produits dérivés], on avait tout un système de vidéos et on avait des permanents payés qui effectuaient tout le trajet de la caravane."
Et si certains continuent à critiquer l'événement, le délégué national des Jeunes Républicains estime que cela provient des bisbilles internes au mouvement. Certains militants pointent du doigt un manque de démocratie, comme le développe Le Figaro. Ce serait parce qu'ils n'ont pas réussi à monter une seconde liste concurrente pour l'élection du président des Jeunes Républicains, prévue en septembre, d'après Bastien Régnier.
Les préservatifs "Merci pour ce moment" absents
Ce sont les mêmes déçus qui auraient lancé et amplifié la polémique sur les préservatifs "Merci pour ce moment". Depuis le début de leur périple, les militants vendaient des protections siglées de cette petite phrase, en référence au livre de Valérie Trierweiler. Mais arrivés en Vendée, les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux et l'un des coordinateurs régionaux a même tenu à se désolidariser de l'initiative. "Pour calmer le jeu, on a décidé de retirer de la vente les préservatifs lors de nos étapes vendéennes. Mais ils seront de retour, dès demain, à Pornic [Loire-Atlantique]", sourit Bastien Régnier.
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