Cet article date de plus d'onze ans.

Les défis de David Martinon, l'ex-"Sarkoboy" nommé représentant du numérique au Quai d'Orsay

L'ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy a été nommé représentant spécial pour les négociations internationales concernant la société de l'information et l'économie numérique. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
David Martinon se rend à une projection au festival de Cannes, le 23 mai 2008.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

David Martinon bénéficie d'un CV pour le moins atypique. Membre de l'UMP, ancien porte-parole de l'Elysée en 2007, "Sarkoboy" désavoué après la guerre intestine pour la mairie de Neuilly (Hauts-de-Seine) puis consul à Los Angeles (Etats-Unis), le haut fonctionnaire a été nommé représentant spécial pour les négociations internationales concernant la société de l'information et l'économie numérique. Un titre à rallonge pour une mission de taille, rattachée au ministère des Affaires étrangères et détaillée par le site PC INpact, lundi 6 mai. 

Francetv info revient sur les défis qui l'attendent, quelques jours après l'annonce vendredi, par l'agence spécialisée Satellifax, de cette nouvelle carrière. 

Réchauffer les relations France-Etats-Unis sur le numérique

Cette nomination intervient trois jours après le début de la polémique franco-américaine autour du site Dailymotion. Le 30 avril, le quotidien américain The Wall Street Journal a indiqué que le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, s'était opposé à l'acquisition par l'Américain Yahoo! de 75% de la plateforme de vidéos, propriété d'Orange-France Télécom. Pour le New York Times (lien en anglais), cette "mesure protectionniste fondée sur un nationalisme insignifiant", revient à "se tirer une balle dans le pied."

Dans ces conditions, l'arrivée de David Martinon à ce poste dépendant du ministère des Affaires étrangères indique que "l'exécutif a (...) décidé de reprendre discrètement la main", écrit le Journal du Dimanche. Et ce en nommant l'ancien consul général de France à Los Angeles, de 2008 à 2012, qui a travaillé sur place avec la très puissante industrie du cinéma. 

Par ailleurs, il siégera à l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui s'occupe entre autres d'assigner les noms de domaine.

Se pencher sur des dossiers chauds

En quoi cette expérience hollywoodienne peut-elle justifier de son expertise dans les questions numériques ? PC INpact note que ce pro-Hadopi a défendu auprès des ayants-droits les efforts français en matière de lutte contre le piratage.

Par ailleurs, les discussions en cours sur un nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'UE "comporteront un volet numérique", précise le site. Avec au menu : fiscalité du web, propriété intellectelle ou encore protection des données personnelles. 

Se réconcilier avec la "geek community" ?

En défendant Hadopi, David Martinon a tenu une position décriée par une partie des acteurs du numérique français. Alors, quand ce dernier annonce sa nouvelle nomination samedi sur les réseaux sociaux, les réactions ne sont pas toutes enthousiastes, notamment sur Twitter où le nouveau "monsieur numérique" a inauguré son compte pour l'occasion. 

"Il est vital pour moi de suivre ce que pense la Geek community pour m’aider à mieux défendre les intérêts français, à l’ICANN notamment", a-t-il tweeté. Un terme qui n'est pas passé inaperçu. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.