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Les candidats ont rédigé leur profession de foi pour peser jusqu'au bout sur le choix des électeurs

Les dix candidats à la présidentielle ont jusqu'au samedi 21 avril, zéro heure, pour faire campagne pour le premier tour. Leur ultime outil ? La profession de foi, consultable elle, jusqu'à l'entrée dans l'isoloir.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Vue d'un bureau de vote en mars 2011 (AFP - Frank Perry)

Les dix candidats à la présidentielle ont jusqu'au samedi 21 avril, zéro heure, pour faire campagne pour le premier tour. Leur ultime outil ? La profession de foi, consultable elle, jusqu'à l'entrée dans l'isoloir.

Dans les années 1970-1980, 7% à 8% des électeurs se décidaient dans l'isoloir selon des sondages post-électoraux. En 2002, ce taux aurait plus que doublé. Qu'en sera-t-il en 2012 ?

Si l'on se réfère aux 46% d'indécis à moins de trois semaines du 1er tour, selon "La Boussole présidentielle 2012", un outil mis au point par le CEVIPOF, la proportion de ces "électeurs in situ" pourrait être conséquente.

Les candidats mèneront donc campagne jusqu'au bout - jusqu'au 21 avril 0 heure comme le fixe la loi - pour tenter de convaincre cet électorat qui détient, en partie, la clé su scrutin.

Meetings, débats télévisés, émissions radiophoniques, entretiens dans la presse, rien ne sera laissé au hasard, jusqu'à la profession de foi, ultime levier d'influence des prétendants à l'Elysée mais que vous pouvez, dès à présent, découvrir ici.

Qui sont les indécis ?

Pendant des années, les politologues ont décrit les indécis comme faisant partie des électeurs les moins politisés et les moins éduqués. L'indécision était un facteur de "non-intégration politique".

Les choses ont changé. Les indécis d'aujourd'hui sont plutôt des gens diplômés, jeunes et urbains qui connaissent la politique et hésitent, non pas entre tous les candidats, mais entre certains d'entre d'eux, comme l'a expliqué récemment à Francetv2012, Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France.

Un nouveau vocable a même fait son apparition pour décrire cette frange de l'électorat qui oscille au fil des jours et change d'intention de vote dans une sorte de "swing électoral" : "Les changeurs".

La profession de foi, késako ?

Littéralement, une profession de foi est une déclaration individuelle, ouverte et publique d'une croyance et/ou d'une foi.

Par extension, on appelle aussi profession de foi toute déclaration publique d'un corps de doctrine ainsi que les documents détaillant les programmes des candidats que ces derniers peuvent envoyer aux électeurs avant chaque tour de scrutin.

Mais tout n'est pas permis. Loin s'en faut.

A l'instar des clips de campagne, ce document est soumis à des contraintes très strictes : feuillet double, grammage compris entre 60 et 80 grammes au mètre carré, format de 210 x 297 millimètres, papier de qualité écologique pour que les coûts puissent être pris en charge par l'État.

La profession de foi des candidats à la présidentielle 2012

Aucun des dix sélectionnés à la course élyséenne n'en a fait l'économie. Résultat, les 10 professions de foi en vue du premier tour du scrutin sont prêtes et toutes reprennent, peu ou prou, les codes couleurs et slogans des affiches de campagne.

Pour mémoire et en synthèse, voici les slogans introductifs.

"La France Forte", propose Nicolas Sarkozy, le président sortant ; "Le changement c'est maintenant", assure François Hollande, candidat du Parti socialiste et du Parti radical de gauche ; "Prenez le pouvoir", lance Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche ; "Oui, la France", revendique Marine Le Pen, candidate du Front national ; "La France solidaire", recommande François Bayrou, candidat du MoDem.

Et aussi : "L'écologie, le vrai changement", affirme Eva Joly, candidate d'Europe écologie-Les Verts ; "La France libre", assure Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République.

"Aux capitalistes de payer leurs crises ! Nos vies valent plus que leurs profits", fait valoir Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste ; "Une candidate communiste", affirme Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière ; "Un monde sans la City ni Wall Street", écrit Jacques Cheminade, candidat de Solidarité et Progrès.

La profession de foi, pour quoi faire ?

A question simple, réponse simple : pour tenter de convaincre les indécis et tous ceux qui, chemin faisant vers le bureau de vote, hésitent encore.

"Il n'est pas rare de retrouver la profession de foi sur la table de la cuisine ou du salon", relevait ainsi dans il y a quelques jours dans Le Parisien Manuel Valls, le directeur de la communication de François Hollande.

Grâce à Francetv2012 et Internet, vous les aurez dès à présent sur vos écrans.

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