Protection des candidats et de leurs entourages, soutien psychologique... La majorité fait dix propositions pour lutter face aux violences contre les élus
Le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, en a témoigné. Ce qui a emporté sa décision, c'est la dernière altercation à la terrasse d'un café alors qu'il était en famille, l'inquiétude de ses enfants, sa femme – traumatisée – qui ne voulait plus rester dans la commune. "Non, ce n'est pas le risque du métier", rappelle Denis Thuriot, maire de Nevers et président de l'assemblée des territoires du parti Renaissance, où siègent les élus de la majorité présidentielle.
Protéger les élus aussi dans leur vie personnelle
Alors qu'une manifestation est organisée mercredi 24 mai à Saint-Brevin, pour soutenir Yannick Morez et dénoncer les violences de l'extrême droite, Renaissance présente dix propositions pour lutter contre les violences faites aux élus. Parmi elles, une prise en charge intégrale du soutien psychologique, y compris pour les proches car, explique Denis Thuriot, "on se rend bien compte aujourd'hui, les pressions ne sont pas exercées que sur l'élu. La famille est souvent en première ligne".
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Par ailleurs, le parti Renaissance plaide pour que les biens personnels, les locaux professionnels d'un élu médecin, commerçant, avocats, puissent aussi entrer dans le cadre de la protection. Violette Spilleboute, souhaite aller plus loin. La députée du Nord estime que cette protection devrait aussi être accordée en amont, aux candidats à n'importe quelle élection. L'enjeu, selon elle, est de ne pas accentuer davantage la crise des vocations. "Les gens nous disent souvent : 'Vraiment, c'est super intéressant la politique, mais je n'en ferai jamais. Vu ce que vous vivez, jamais je ne m'engagerai'", raconte-t-elle.
"Il y a un risque de désengagement et un risque de délitement de notre démocratie locale en particulier."
Violette Spilleboutefranceinfo
Les mesures de Renaissance doivent toutefois encore être affinées. Le parti se donne six mois, sa proposition de loi ne sera pas prête avant l'automne. Le 17 mai, la ministre chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure a présenté un plan pour "arrêter cette spirale infernale de la violence faite aux élus dans notre République". Il prévoit entre autres de durcir les sanctions pénales, de créer un "pack sécurité" avec plus de 3 400 référents "atteintes aux élus" pour prendre les plaintes, y compris à domicile.
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