"Elle a fait le job", "Elle y va à reculons" : les réactions politiques après la désignation d'Agnès Buzyn pour les municipales à Paris
Après la désignation d'Agnès Buzyn comme tête de liste LREM aux municipales à Paris, les réactions politiques se mutiplient sur franceinfo.
Agnès Buzyn a été désignée dimanche 16 février pour prendre la tête de la liste La République en marche aux municipales à Paris, après le désistement de Benjamin Griveaux. La ministre de la Santé va présenter sa démission de son poste du gouvernement. Une annonce qui ne fait pas l'unanimité.
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Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault, invité de franceinfo, témoigne de son "très grand respect" pour la ministre de la Santé, "parce qu'elle prend le risque" de mener la campagne parisienne. "C'est une femme qui a fait le job, une femme de gauche, humaniste, souligne Patrick Vignal. C'est quelqu'un qui peut apporter beaucoup de choses à Paris." Pour l'élu de l'Hérault, Agnès Buzyn a "un magnifique challenge" face à elle. "Mettons-nous à rêver qu'Agnès Buzyn puisse ramener Cédric Villani, lance le député. Et qu'on parle aux Parisiens."
Pour Karim Amellal, écrivain et tête de liste LREM dans le 10e arrondissement de Paris, "cela donne un nouveau souffle à cette campagne". "C'est une belle histoire que nous avons à raconter", ajoute l'écrivain. Karim Amellal se dit "soulagé, content, optimiste", après la désignation d'Agnès Buzyn. Il souligne un processus de désignation "conduit de façon exceptionnelle et positive". Il salue "une femme remarquable, ultra compétente, un poid lourd du gouvernement". "Cela nous rend très fiers et très optimistes", ajoute Karim Amellal.
"Ça ne s'improvise pas"
"Tout cela a quelque chose d'assez surprenant", réagit de son côté sur franceinfo Ian Brossat, porte-parole du PCF et maire adjoint à la mairie de Paris chargé du logement. "Madame Buzyn disait vendredi dernier qu'elle ne pouvait pas être candidate parce qu'elle était très occupée par les dossiers du coronavirus et de l'hôpital public de manière plus générale, rappelle Ian Brossat. Cela donne le sentiment qu'elle y va à reculons." "La mairie de Paris, c'est une grande affaire, et cela suppose beaucoup de préparation, souligne l'élu parisien. Je ne pense pas qu'on puisse s'improviser maire de Paris en un mois."
Même tonalité chez Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS à la maire de Paris et directeur de campagne d'Anne Hidalgo. "On comprend qu'une crise à La République en marche est plus importante qu'une crise nationale, estime-t-il. Il y a 48 heures, Agnès Buzyn faisait part de son impossibilité d'être candidate à Paris, c'est extrêmement troublant." Etre maire de Paris "ne s'improvise pas", souligne Emmanuel Grégoire. "Quand on veut être maire de Paris, ça veut dire qu'on connaît sa ville, cela se construit dans la durée."
"Loft Story"
"La mairie de Paris, ce n'est pas un casting, ce n'est pas Loft Story !", poursuit Jean-François Martins, adjoint à la mairie de Paris chargé du tourisme. "Ils vont proposer quelqu'un aux Parisiens qui ne connaît pas les sujets, et qui n'en a aucune envie." Pour Jean-François Martins, les marcheurs "font une erreur d'analyse politique grave : ils pensent que tout est enjeu de politique nationale. Mais les deux favoris des sondages, Anne Hidalgo et Rachida Dati, sont des élues locales. Ils confondent casting national et réalité d'élu local."
Danielle Simonnet, conseillère de Paris La France insoumise et tête de liste Décidons Paris, pointe elle aussi le "manque d'ancrage local" d'Agnès Buzyn. Elle s'étonne qu'"entre leurs différents candidats tête de liste d'arrondissement", les cadres de LREM n'aient pas "réussi à trouver une autre figure pour être capable de les incarner". "Ils sont englués", conclut-elle.
"C'est un peu du gâchis"
Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine, s'interroge : "Si j'étais Molière, comme dans Les Fourberies de Scapin, je dirais : 'Mais qu'est-ce qu'elle va faire dans cette galère ?'" Selon lui, Agnès Buzyn est "catapultée tête de liste pour Paris" et c'est surtout "sa notoriété qu'on met en avant et pas sa connaissance électorale de Paris". Roger Karoutchi estime que c'est "un peu du gâchis par rapport à tout ce qu'elle a fait au gouvernement". "C'est une des ministres pour qui j'ai le plus de respect. (...) Une bonne ministre, critiquée, mais respectée", conclut-il.
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