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Jean-Marie Le Pen : le FN "n'a pas encore allumé les boosters de sa campagne"

Invité de Radio France Politique ce dimanche, le président d'honneur du Front national revient sur la campagne de Marine Le Pen. Une campagne qui patine et que l'ancien patron du parti voit repartir bientôt.
Article rédigé par Pierre Breteau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Je suis convaincu qu'elle sera au second tour" , annonce Jean-Marie Le Pen. "Elle" c'est

la candidate du FN à la présidentielle, Marine Le Pen. Le président d'honneur du parti

explique que "c'est déraisonnable" de parler d'un "trou d'air" avec la déclaration de

candidature du président de la République.

Pour lui, sa fille va *"allumer les

'boosters' de sa campagne ". Ces "boosters"* ce sont les thèmes historiques

du parti : immigration et insécurité. Jean-Marie Le Pen est confiant sur ces

sujets : "Ce n'est pas forcément nous qui les allumerons, ces boosters."

À propos du récent (non) débat entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sur le

plateau de Des Paroles et des actes sur France 2, Jean-Marie Le Pen qualifie le candidat

du Front de Gauche de "voyou"  :

"C'est le candidat des communistes qui ont du sang
sur les mains jusqu'aux coudes, voilà ce qu'est Monsieur Mélenchon. Qui entre temps a été
pendant 30 ans un gros sénateur."

Le président d'honneur du FN se propose de remédier à

cette absence de débat : *"Moi j'offre un débat à Monsieur Mélenchon, et je vais lui

retirer son caleçon."*

La polémique Brasillach

Au congrès de Lille du Front national le week-end dernier, Jean-Marie Le Pen a lu

quelques vers d'un poème de Robert Brasillach, écrivain et journaliste collaborationniste. Il

se justifie aujourd'hui en posant une question :

"Soixante-sept ans après la Guerre Mondiale,
on ne peut plus citer les vers d'un homme qui a été fusillé pour ses idées ?"

Loin de

la volonté de Marine Le Pen de mettre derrière elle "les affaires de l'an 40", il insiste : "Je ne me sens pas obligé d'avoir la même opinion que les gens dont je cite les poèmes."

"Je ne trouve pas anormal que l'État syrien se défende"

Interrogé sur la répression en Syrie, Jean-Marie Le Pen minimise :

"Je vois les
images des bombardements, je vois un obus toutes les minutes, toutes les deux minutes.
Trente secondes sur Tokyo : 100.000 civils tués. Nagasaki, Hiroshoma : 80.000 morts.
Dresde : 200.000 morts civils."

L'invité de Radio France Politique refuse de condamner l'attitude du pouvoir syrien, il

préfère revenir à la Deuxième Guerre Mondiale et ceux qui critiquent *"sans avoir les mains

propres"* :

"Les gens qui ont fait ces bombardements de populations civiles devraient se
taire quand ils parlent de Monsieur Assad, et qu'ils parlent de 6.000 morts en six mois [en
Syrie]."

Jean-Marie Le Pen parle de "guerre civile"  en ce qui concerne le conflit syrien. Il relativise les

bombardements de civils :

"Oh vous savez, on a bombardé des populations civiles dans
bien d'autres circonstances. Ne serait-ce que la Commune, vous voyez."

Il finit par reconnaître à Bachar al-Assad qu'il *"ne trouve pas anormal que l'État syrien se

défende [des] activités"* de l'armée libre de Syrie. Il continue sur les Révolutions arabes, il refuse de dire s'il regrette Mouammar Kadhafi, Jean-Marie Le Pen reconnaît en tout cas qu'il

"regrette la paix qui régnait" en Libye.

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