Jean-Luc Mélenchon : "Ou on se couche ou on résiste. Nous sommes des résistants donc nous appelons à lutter"
Invité en direct du 12/13 de France 3, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui s'est dit déçu par la signature de l'accord PS-EELV, a répété que face aux marchés financiers, il fallait résister.
Deux jours après avoir rendu hommage vendredi à la "dignité" ouvrière, lors d'une visite aux salariés de l'usine Still menacée de fermeture, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a commenté l'actualité de la semaine sur le plateau de France 3.
Il s'est exprimé notamment sur la sortie du nucléaire, dont il est partisan en tant que citoyen - contrairement à certains militants de son camp - sur le pouvoir des marchés financiers et "la politique d'austérité de droite ou de gauche" qu'ils imposent.
Organiser un grand débat sur le nucléaire
"Ma conviction d'homme, de citoyen est faite. Je suis partisan de la sortie (du nucléaire, ndlr)", a déclaré M. Mélenchon. "D'abord pour la dangerosité et parce que je suis absolument fasciné par le défi technique, intellectuelle que cela représenterait pour nos ingénieurs, nos techniciens qui ont réussi à faire le nucléaire et qui donc, réussiront à faire, ce que moi je crois juste, les énergies alternatives".
Problème, ce n'est pas le point de vue de certains militants communistes du Front de Gauche (FG) qui pensent que "le nucléaire est une énergie de l'avenir qu'il faut maîtriser.
D'où le double mot d'ordre prôné par l'eurodéputé : faire collectivement "l'effort de sortir des énergies carbonées pour contribuer au problème de changement climatique" et instaurer un grand débat national.
"Certains emplois en remplaceront d'autres", a également défendu M. Mélenchon questionné sur les conséquences sociales d'une éventuelle sortie du nucléaire, sous réserve d'en finir avec l'austérité et à l'inverse d'investir dans la recherche et l'activité.
Sur l'accord PS-EELV
Jean Luc Mélenchon s'est dit déçu par l'accord signé entre les socialistes et les écologistes car on "espérait les verts d'Europe Ecologie plutôt de nôtre côté sur des questions cruciales et on ne les aura pas".
Selon l'eurodéputé, en signant ce texte les écologistes se sont ralliés à "l'austérité de gauche puisqu'ils sont d'accord pour le retour à 3% en 2013 et l'équilibre des comptes publics en 2017... donc c'est clair, c'est l'austérité".
Terminé aussi l'idée d'un rapprochement pour défendre la VIe République ou le retour de la retraite à 60 ans., s'est désolé l'ancien ministre de l'Enseignement professionnel.
Sortir du système
"L'exemple allemand est une illusion. L'Allemagne va plus mal que nous. Sa démographie est pire que la notre. Leurs comptes publics sont plus dégradés que ceux de la France", a soutenu M. Mélenchon. "Ne croyez pas qu'il existe une solution miracle dans le cadre du système? Tant qu'on ne rompt pas avec le système on ne peut pas s'en sortir", a-t-il ajouté.
Rendant hommage aux indignés espagnols, l'eurodéputé s'est dit lui aussi révolté du fait que "le pays n'a jamais été aussi riche de son histoire et il y a huit millions de pauvres en France".
'Il est déplorable que le parti socialiste espagnol se soit couché devant les marchés financiers" a dit M. Mélecchon partisan au contraire "de la lutte, du combat et de la résistance".
"Il n'y a que deux lignes possibles : ou on se couche et on applique la politique de l'austérité de droite ou de gauche, ou on résiste. Nous nous sommes des résistants et donc nous appelons à résister", a lancé le candidat.
Redonner du pouvoir aux travailleurs
Invité à un exercice de politique fiction, M. Mélenchon a indiqué que s'il était élu président de la République, il ferait "voter une loi sur l'urgence économique" permettant de prendre toute une série de dispositions" comme le rétablissement de l'autorisation de licenciement, le droit pour les travailleurs dans les comités d'entreprise d'avoir un droit de veto suspensif sur la décision de délocalisation et la possibilité de prendre leur usine en coopérative ouvrière quand le patron veut l'emporter et délocaliser.
Et de promettre que s'il accède à l'Elysée il utilisera l'article 410-1 du code pénal : "Est réprimé tout ce qui nuit aux intérêts fondamentaux économiques de la nation", a rappelé le candidat du Front de gauche.
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