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Vidéo Soupçons de conflits d'intérêts : Dupond-Moretti contre le Parquet national financier

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Complément d'enquête.  Soupçon de conflit d'intérêts : Dupond-Moretti vs PNF
Complément d'enquête. Soupçon de conflit d'intérêts : Dupond-Moretti vs PNF Complément d'enquête. Soupçon de conflit d'intérêts : Dupond-Moretti vs PNF
Article rédigé par France 2
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Après la course aux succès, les premiers couacs dans la carrière du ministre débutant... Celui qui, durant toute sa carrière, a cogné sur les juges fait aujourd'hui face à une fronde de sa propre administration. Pourquoi Eric Dupond-Moretti est-il accusé de conflits d’intérêts ? Explications dans cet extrait d'un document de "Complément d'enquête" à voir le 7 janvier 2021.

Le turbulent ministre surprise du remaniement, auquel "Complément d'enquête" consacre un document de 52 minutes le 7 janvier 2021, affronte aujourd'hui sa plus grande crise : Eric Dupond-Moretti est accusé de conflit d'intérêts. Son attaque frontale contre les magistrats du Parquet national financier serait-elle la goutte qui a fait déborder le vase ? Explications dans cet extrait de "Dupond-Moretti : le coup d'éclat permanent".

Un conflit d'intérêts... ou même deux 

L'affaire a commencé en août 2020, juste après sa nomination place Vendôme. Une nomination qu'il a fêtée dans un restaurant niçois, en compagnie notamment de Thierry Herzog, l'un de ses intimes... et l'avocat de Nicolas Sarkozy. Comme son client, il est jugé pour corruption et trafic d'influence. Un garde des Sceaux en exercice qui fait la fête avec une personne mise en cause dans une affaire d'Etat... A la rentrée, Mediapart a relayé l'information et dénoncé un conflit d'intérêts.

Un conflit d'intérêts... ou même deux, puisque Eric Dupond-Moretti est directement partie prenante dans l'affaire impliquant son ami Herzog. En 2014, le PNF avait ouvert une enquête préliminaire pour rechercher une "taupe" soupçonnée d'avoir informé l'avocat de Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute. Les factures téléphoniques détaillées (les fadettes) d'Eric Dupond-Moretti, entre autres, avaient alors été épluchées. 

"Des méthodes de barbouzes !"

L'enquête a été abandonnée en 2015. Elle aurait dû rester secrète, mais l'hebdomadaire Le Point la révèle en juin 2020. Lorsque Eric Dupond-Moretti apprend qu’il fait partie des personnalités espionnées, il porte plainte pour "atteinte à la vie privée" et "abus d'autorité". Et s'insurge bruyamment contre "des méthodes de barbouzes".

L'Inspection générale de la justice est saisie par la garde des Sceaux de l'époque, Nicole Belloubet. Son rapport évoque certes "un manque de rigueur dans le traitement de la procédure" et "une remontée hiérarchique de l'information lacunaire", mais il dédouane le PNF, concluant que le cadre légal a été respecté.

Le plus haut magistrat du pays monte au créneau

A la surprise générale, c'est pourtant sur la base de ce rapport qu'Eric Dupond-Moretti, une fois nommé garde des Sceaux, ordonne une enquête administrative à des fins disciplinaires contre les magistrats du PNF. Une attaque frontale qui fait sortir de sa réserve le plus haut magistrat du pays.

La mise en garde de François Molins sur RTL est sévère. Dans son intervention, le procureur général près la Cour de cassation rappelle "la nécessité, dans le cadre d'un Etat de droit, de respecter les principes fondamentaux d'indépendance, et surtout de neutralité et d'impartialité de la justice".

Face à la colère qui gronde, le garde des Sceaux joue la carte de l'apaisement. Lui qui détestait les réseaux sociaux a choisi Facebook pour s'expliquer. Il annonce se déporter de cette enquête auprès du Premier ministre. Cela suffira-t-il à éteindre le feu place Vendôme ?

Extrait de "Dupond-Moretti : le coup d’éclat permanent", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 7 janvier 2021.

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