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Nomination de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti : "La crédibilité pour lutter contre les violences faites aux femmes est entachée", selon Clémentine Autain

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Article rédigé par franceinfo
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La députée de La France insoumise estime qu'en nommant ces deux hommes ministres, Emmanuel Macron fait un "bras d'honneur" aux féministes. 

"La crédibilité pour lutter contre les violences faites aux femmes est entachée", après la nomination de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol et harcèlement sexuel, et celle d'Eric Dupond-Moretti, a estimé mercredi 8 juillet sur franceinfo Clémentine Autain, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis. "C'est un bras d'honneur qui vient d'être fait par le président de la République à l'égard des féministes et de toutes les femmes qui sont victimes de viol, d'agressions sexuelles et de harcèlement."

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Pour Clémentine Autain, "vous ne pouvez pas dire" que la lutte contre les violences faites aux femmes "est la grande cause du quinquennat et nommer à l'Intérieur Gérald Darmanin qui doit s'occuper de la formation des policiers pour accueillir dignement les femmes victimes dans les commissariats de police. Est-ce que vous pensez que c'était la bonne idée de nommer monsieur Darmanin qui a eu cette plainte contre lui, qu'on a pu tous lire, j'en ai un souvenir glaçant."

Quant à Eric Dupond-Moretti, Clémentine Autain rappelle qu'il a défendu Georges Tron, accusé de viols et agressions sexuelles par deux ex-employées municipales : "Les arguments qu'il a avancés à chaque fois sont quand même très violents à l'égard des victimes. Il ne comprend pas la spécificité des violences faites aux femmes. Il dit aussi que certaines femmes regrettaient de ne plus être sifflées dans la rue. Donc, il a quand même un petit problème."

Pour faire des violences faites aux femmes "une grande cause nous attendons beaucoup d'argent, poursuit Clémentine Autain. On peut dire des mots, mais il y a la réalité des faits. Avant le confinement on attendait un milliard et on ne l'a pas eu. Si en plus de ne pas passer des mots aux actes on nomme des ministres qui sonnent comme une provocation pour les féministes et les femmes victimes vous comprenez bien que c'est un sujet", conclut-elle. 

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