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"Ensauvagement de la société" : le gouvernement partagé par l'expression de Gérald Darmanin

Invité d'Europe 1, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a indiqué mardi que les mots utilisés par le ministre de l'Intérieur "développent le sentiment d'insécurité". 

Article rédigé par franceinfo
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La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 21 août 2020, à Paris.  (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

Ce terme a fait couler beaucoup d'encre. Lors d'un entretien (article payant) au journal Le Figaro publié le 24 juillet, le ministre de l'Intérieur déclarait qu'il fallait "stopper l'ensauvagement d'une partie de la société". Gérald Darmanin a de nouveau utilisé l'expression en réaction à des vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Montrant un trafic de drogue mené par des hommes armés dans le quartier du Mistral, à Grenoble, ces images ont en réalité été tournées dans le cadre d'un clip de rap, a ensuite rapporté France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Les mots choisis par Gérald Darmanin continuent de faire réagir. Eric Dupond-Moretti les a commentés à son tour, mardi 1er septembre. Voici les différentes positions avis exprimés au sein du gouvernement. 

Il "développe le sentiment d'insécurité" pour Eric Dupond-Moretti 

Le ministre de la Justice récuse le terme sans toutefois faire mention de son collègue. Interrogé sur Europe 1, il  a estimé que ce terme "développe le sentiment d'insécurité" et, ciblant cette fois l'opposition, a pointé du doigt "ceux qui en rajoutent en permanence", "le discours populiste, la surenchère".

"On peut être en désaccord sur les mots, on est d’accord sur les actions communes", a répondu Gérald Darmanin, invité à réagir aux propos du garde des Sceaux, en marge d'une visite à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).

"La question n'est pas les mots qu'on emploie", affirme Jean Castex 

A l'occasion d'un déplacement dans l'Indre, le Premier ministre, Jean Castex, a souhaité mettre fin à la polémique autour du terme d'"ensauvagement". "Fermez le ban, il n'y a aucune polémique", a tancé le chef du gouvernement.  Pour Jean Castex, "la question n'est pas les mots qu'on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l'on met et que l'on va mettre en place pour y faire face".

Le Premier ministre a estimé que "le vrai sujet en revanche, c'est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l'insécurité". "Le ministre de l'Intérieur, comme l'ensemble du gouvernement, constate qu'il y a une montée du sentiment d'insécurité, et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face", a-t-il ajouté.

C'est son rôle "d'avoir des mots forts", selon Marlène Schiappa

"Je crois qu'il a tout à fait raison de l'utiliser ce terme, et ça ne me dérangerait pas de l'utiliser", a déclaré lundi matin Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, sur France Inter. 

"Je crois que c'est le rôle du ministre Intérieur d'avoir des mots forts et d'être offensifs. S'il y a bien une personne en France dont on attend qu'elle regarde la situation avec lucidité et qu'elle soit combative, c'est le ministre de l'Intérieur."

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