"On est handicapés mais on a le droit à la parole" : à Paris, un grand débat pour jouer pleinement son rôle de "citoyen"
À Paris, des associations ont guidé la concertation, destinée à une centaine de personnes en situation de handicap mental, désireuses d'apporter leur part au grand débat national.
"Je trouve que M. le président a eu une super idée parce que ça permet à tout le monde de s'exprimer", s'exclame Samuel, 37 ans. Comme une centaine de personnes en situation de handicap mental, il a pu participer lundi 25 février au grand débat national, à Paris, grâce à l'association L'Arche à Paris, en partenariat avec le cercle Vulnérabilités et société.
"On est handicapés mais on a le droit à la parole comme tous les citoyens", poursuit Samuel qui lit les journaux et écoute la radio, dans une salle du 15e arrondissement où les débatteurs présentent une déficience intellectuelle, un autisme léger ou un problème d'autonomie. Ils votent. Certains utilisent les transports en commun, d'autres travaillent. Ils ont un handicap, mais se sentent pleinement citoyens, prêts à discuter et confronter leurs opinions.
L'écologie et la citoyenneté en débat
Un groupe se forme autour d'Anne Chabert d'Hières, l'animatrice, qui lance la discussion à partir du mot "citoyenneté". Ça veut dire "voter", lance une participante. Que faut-il pour qu’une société soit plus solidaire ? Le public est invité à choisir une photo, une image. Certains savent développer leur réflexion, d'autres moins. "Sur les photos, on a vu des gens qui dansent ensemble et qui ont servi à dire que c’est le respect mutuel, avec des bleus, des verts, des jaunes, des rouges qui s'entendent ensemble", explique Anne Chabert d'Hières.
Un peu plus loin, un autre groupe travaille sur l'écologie et s'apprête à dessiner "une montagne de décharge". Hélène, 33 ans, vit dans un foyer spécialisé. Et c'est un thème qui lui tient très à cœur : "J'éteins la lumière en partant de la maison. Je trie et j'estime que plus on fait des petits pas, plus la planète va guérir."
Au bout d'une heure chaque groupe expose ses propositions au micro. "Instaurer un vote pour dire son mécontentement", préconise l'un. "Il faut peut-être essayer de moins consommer d'ordinateurs, de télés parce que la planète en souffre beaucoup", dit un autre.
Personne n'est resté passif, se félicite Anne Delaval directrice de L'Arche à Paris. "C'était un retour direct sur leur apport en tant que personne, dans la relation avec les autres et dans leur place dans la société", constate-t-elle. Toutes ces propositions seront synthétisées et mises en ligne sur le site du grand débat national.
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