Fuites dans la presse, retour à l'Assemblée : comment Thomas Thévenoud organise son come-back
L'éphèmère secrétaire d'Etat n'a pas abandonné son siège de député, malgré le scandale provoqué par ses déboires avec le fisc.
Thomas Thévenoud pourra-t-il un jour redevenir un parlementaire comme les autres ? En septembre, le député de Saône-et-Loire a refusé de quitter son siège - mais a tout de même démissionné de son poste de secrétaire d'Etat au Commerce extérieur - malgré les révélations selon lesquelles il n'a pas payé ses impôts pendant trois ans. Des "omissions" qu'il a mis alors sur le compte d'une "phobie administrative".
Mais trois mois plus tard, Thomas Thévenoud dit avoir soldé ses dettes et semble préparer son retour. Le journal L'Opinion raconte, lundi 24 novembre, qu'il reçoit à nouveau, en coulisses, certains anciens amis, et ce même s'il est "convaincu que son appartement est truffé de micros." Mais le député revient surtout sur la scène publique, pour l'instant sur la pointe des pieds. A l'Assemblée, sur le terrain, et dans les médias : retour sur les trois fronts de son come-back.
Un retour de moins en moins discret à l'Assemblée
S'il n'a toujours pas repris sa place dans l'hémicycle, où il est devenu un paria après l'appel de ses pairs à démissionner, Thomas Thévenoud a très progressivement fait son retour dans les couloirs de l'Assemblée. Le 7 octobre, il est passé saluer des chefs d'entreprise de son département en visite. Le 15, il a siégé pour la première fois à une réunion de la commission du Développement durable, après avoir été exfiltré de celle des Finances à l'occasion du renouvellement annuel. Une absence à cette réunion aurait provoqué la perte d'une partie de son indemnité mensuelle.
Mardi dernier, il a repris la parole pour la première fois, toujours dans le cadre des travaux de cette commission, demandant "sèchement" des comptes, racontait hier l'Opinion, au secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, à propos de l'impact de la suppression de l'écotaxe sur un projet dans son département. Un retour qui n'a pas plu à tout le monde : certains de ses anciens camarades du groupe socialiste - dont il a été exclu - l'ont trouvé "sentencieux et arrogant", toujours selon L'Opinion. Un autre banni du PS, le député de Charente-Maritime Olivier Falorni, a lui quitté la salle et exprimé son "dégoût" sur Twitter. S'il a salué quelques anciens camarades, Thomas Thévenoud a ensuite esquivé les journalistes, et n'était toujours pas présent dans l'hémicycle l'après-midi pour le vote du projet de budget 2015.
Une reprise de contact avec ses électeurs
Thomas Thévenoud a profité des commémorations du 11-Novembre pour faire une première apparition publique dans sa circonscription de Saône-et-Loire depuis l'affaire. Ce jour-là, dans la ville de Cluny où il résidait jusqu'en septembre, il est resté "à l'écart (...), presque caché", raconte L'Opinion.
Mais quatre jours plus tard, il inaugurait une place d'un village voisin, prononçant même un discours, à l'invitation du maire de la commune. "Il était gentil, à l’écoute, disant qu’il voulait faire amende honorable", confie ce dernier au journal.
Une fuite pour montrer ses liens avec le gouvernement
Vendredi, le site local Mâcon Infos annonçait l'attribution d'une subvention par le ministère de l'Economie pour la rénovation du centre-ville de Mâcon. Une brève curieusement accompagnée de la lettre adressée à ce sujet par le ministre Emmanuel Macron et sa secrétaire d'Etat, Carole Delga, au député de cette circonscription, Thomas Thévenoud.
"Cher Thomas" commence le courrier, qui se termine par un "Bien à toi" manuscrit. Pour l'Opinion, pas de doute, c'est Thévenoud lui-même qui est à l'origine de cette fuite. Une façon de montrer qu'il garde une certaine proximité avec ses anciens collègues ?
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