"La loi ne se fabrique pas autour de tables de déjeuner" : les sénateurs agacés par l'opération séduction de Gérald Darmanin sur la loi immigration

Si les invitations du ministre de l'Intérieur sont régulières, proposer un déjeuner aux 49 sénateurs de la commission des Lois est inhabituel, surtout à quelques jours du vote.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le ministre de l'Intérieur Gérald Daramnin lors d'un débat au Sénat en octobre 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Gérald Darmanin joue son va-tout pour tenter de faire passer sa loi Immigration, alors qu'Élisabeth Borne a réfuté un potentiel retrait retrait de l'article 3, qui prévoit la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension. Cet article cristallise les tensions et est rejeté par les Républicains dont les voix sont nécessaires pour obtenir une majorité au Sénat. À dix jours du retour du projet de loi dans l'hémicycle de la chambre haute, le ministre de l'Intérieur convie donc à déjeuner, jeudi 26 octobre à midi, l'ensemble des sénateurs travaillant sur le dossier.

Il s'agit en fait des membres de la commission des Lois. Une opération 'séduction' qui suscite la méfiance chez Les Républicains, le principal groupe du Sénat, qui n'enverrait que deux représentants, le président de la Commission et la rapporteure du texte. "Ça ressemble étrangement à une opération séduction", s'insurge Bruno Retailleau. "La loi ne se fabrique pas autour de tables de déjeuner" mais dans les hémicycles, s'agace le président du groupe de droite.

Les socialistes boycotteront le rendez-vous

Certes, une invitation du ministre de l'Intérieur n'est pas inédite. Il y a déjà eu des réunions de travail mais inviter les 49 membres de la commission des Lois à dejeuner, à quelques jours du passage dans l'hémicycle, est inhabituel.

"Les LR veulent juste se payer le gouvernement", commente un cadre du groupe Les Centristes, qui n'hésite pas à se rendre à Beauvau pour échanger une dernière fois sur le projet de loi. Les communistes et écologistes seront également présents, mais pas les socialistes qui boycottent ce rendez vous considéré comme "un simulacre de concertation".

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