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"Calmez-vous madame, ça va bien se passer" : Gérald Darmanin accusé d'"agressivité" et de "sexisme" après un échange musclé avec une journaliste de BFMTV

Le ministre de l'Intérieur était interrogé sur les chiffres de la délinquance, mardi matin sur le plateau de BFMTV. Le ton est monté après des remarques du ministre jugées condescendantes par la journaliste Apolline de Malherbe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors du Forum de l'Islam en France, à Paris, le 5 février 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Non mais ne vous vexez pas, calmez-vous madame, ça va bien se passer." Cette phrase, lancée par Gérald Darmanin à la journaliste Apolline de Malherbe (BFMTV-RMC), mardi 8 février, a déclenché la polémique. Le comportement du ministre de l'Intérieur, jugé "sexiste" et "condescendant", a été fustigé, en pleine campagne présidentielle où le thème de la sécurité est très discuté.

La journaliste interrogeait le ministre au sujet des chiffres de la délinquance. Après avoir demandé si le gouvernement ne s'était pas "réveillé un peu tard" sur les enjeux de sécurité, elle a énuméré les délits en hausse en 2021 : violences, atteintes aux personnes, homicides, coups et blessures volontaires, violences sexuelles...

Avant de répondre sur les chiffres, Gérald Darmanin a critiqué leur présentation : "Je pensais qu'on était sur CNews, mais en fait on est bien sur BFM", a-t-il ironisé. Une ironie mal reçue par Apolline de Malherbe, dont le ministre a qualifié la présentation de "très rapide et un peu populiste". Une sortie sur laquelle la journaliste a tenté de rebondir, mais le ministre, de nouveau interrompu, s'est agacé et a alors lancé : "Non mais ne vous vexez pas, calmez-vous, madame, ça va bien se passer."

"Vous faites de la politique ou vous êtes journaliste ?"

Une réplique qui a déclenché l'indignation de la journaliste. Gérald Darmanin l'a accusée de ne présenter qu'une partie de la vérité, avant de mettre en valeur la baisse des vols, la fin des "émeutes urbaines" et des saisies de drogue record. Le locataire de la place Beauvau a bien reconnu une hausse des atteintes aux personnes – l'objet de la question initiale, lui a rétorqué Apolline de Malherbe.

"Vous faites de la politique ou vous êtes journaliste ?" lui a lancé le ministre, qui l'a également accusée de ne "pas dire un mot positif sur le travail extraordinaire des policiers et des gendarmes", avant de pointer une "responsabilité" des médias dans "l'augmentation générale et continue des populismes", notamment à travers une présentation "fallacieuse" des chiffres de la délinquance. 

De nombreux journalistes, des personnalités politiques et des internautes ont dénoncé le comportement du ministre de l'Intérieur sur les réseaux sociaux. À droite, Gérald Darmanin s'est fait accuser respectivement par Marine Le Pen et Eric Zemmour de ne pas assumer "le lourd échec" et le "naufrage abyssal" de sa politique. À gauche, les critiques, comme celles du patron d'EELV Julien Bayou, se sont focalisées sur le "sexisme" du ministre.

Interpellée à ce sujet lors des questions au gouvernement, mardi après-midi, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a rétorqué : "Je n'avais pas réalisé qu'on était chez Télé Loisirs et qu'on commentait les émissions de télévision". Avant d'ajouter, sous les protestations des élus de l'opposition : "Ça fait cinq ans qu'on supporte vos hurlements, vos remarques sexistes !"

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