Autonomie de la Corse : l'accord entre le gouvernement et les élus de l'île "ne peut pas constituer la seule avancée pour notre pays", réagit le président de la région Bretagne

Invité, mardi, sur franceinfo, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne a réagi à l'accord trouvé entre le gouvernement et les élus corses sur un projet d'"écriture constitutionnelle" prévoyant la reconnaissance d'un statut d'autonomie de l'île.
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Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Cela ne peut pas constituer la seule avancée pour notre pays qui crève de son centralisme". Invité de franceinfo, mardi 12 mars, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, réagit à l'accord trouvé entre le gouvernement et les élus corses sur un projet d'"écriture constitutionnelle" prévoyant la reconnaissance d'un statut d'autonomie de l'île "au sein de la République".

Pour lui, "il faut que la décentralisation qui est inscrite dans la Constitution fasse un pas supplémentaire. Nous sommes dans une période où notre pays est dans un moment où il s'inquiète pour son avenir. Beaucoup se désespèrent de la politique. On présente le nationalisme comme la seule nouvelle solution."

"Donner de l'autonomie aux collectivités locales"

"Je propose autre chose, c'est une autre voie : la confiance dans les élus locaux, des maires aux régions. Pour ça, il faut que la Constitution évolue pour permettre de donner de l'autonomie aux collectivités locales, pour donner des libertés nouvelles aux collectivités locales, pour répondre aux aspirations du pays. C'est comme ça que la République restera une et indivisible", affirme-t-il.

Concrètement, il plaide pour "une révision de l'article 73" de la Constitution "qui proposerait que les collectivités puissent s'organiser et proposer des organisations propres au regard de leur situation caractéristique et de leurs contraintes particulières". Pour cela, il a écrit "au président du Sénat" et "au ministre de l'Intérieur". Il ne s'agit pas de "remplacer la situation corse" mais de "dire qu'on ne peut pas se satisfaire que d'une solution corse".

Le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, avait dénoncé mardi sur son compte X "un pas dangereux" après l'accord entre le gouvernement et les élus corses. "Reconnaître une communauté historique, linguistique et culturelle revient bien à reconnaître la notion de peuple corse", a indiqué le patron du groupe LR, première force politique au Sénat. Il a poursuivi en indiquant que ce texte ouvrait une "boîte de pandore" et que le président du Sénat Gérard Larcher avait bien "reçu une lettre du président de la région Bretagne pour demander à son tour la modification de la Constitution" comme "il fallait s'y attendre". "N’utilisez pas la Bretagne pour taper la Corse", lui a répondu sur X Loïg Chesnais-Girard. "La proposition que je porte est une proposition républicaine pour tous les territoires à forte spécificité", a-t-il ajouté.

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