Présidence du RN : qu'importe Jordan Bardella ou Louis Aliot, les militants n'ont d'yeux que pour "Marine" à Carpentras
Les adhérents du Rassemblement national ont jusqu'à ce jeudi pour départager Jordan Bardella et Louis Aliot. Pour la première fois le parti à la flamme sera dirigé par un non-membre de la famille Le Pen, ce qui ne semble pas déboussoler les militants, comme à Carpentras.
Dans le local du RN de Carpentras (Vaucluse), Marine Le Pen est partout, sur les affiches, placardées sur les murs. "Avec son sourire, elle est humaine", lance Danièle, qui ne veut pas la voir disparaître du paysage politique, je n'espère pas ! Non, non, on la veut notre Marine". "Elle nous manquerait", renchérit à ses côtés Florelle. C'est un lien amical presque familial que ressentent ces militantes.
Pourtant, il faudra bien s'y résoudre, le parti n'aura plus comme président un "Le Pen", mais sera dirigé soit par Jordan Bardella, président du parti par intérim, soit par Louis Aliot, maire de Perpignan. Les 40 000 adhérents du RN ont jusqu'à ce jeudi 3 novembre pour trancher. Le nouveau président prendra ses fonctions samedi.
Poursuivre la dédiabolisation du parti
Est-ce pour autant le début d'une nouvelle ère pour le parti d'extrême droite ? Les deux militantes y voient un changement dans la continuité : "Marine", comme elles l'appellent, va rester très active dans le mouvement. "C'est notre cheffe de file. Elle est cheffe du groupe des députés du RN à l'Assemblée nationale. Être président d'un parti et être cheffe de file des idées et du combat politique de manière générale sont deux choses différentes", argumente Florelle. Si les adhérents l'apprécie tant, c'est qu'ils savent ce qu'ils lui doivent. Elle est loin l'ambiance pesante et l'image du FN lorsque Patricia s'engageait en 1983 derrière Jean-Marie Le Pen. "Ça été dur, j'étais en Franche Comté", confie cette militante. Maintenant ça y est, c'est ancré un peu partout. On est normaux maintenant. C'est les gens qui disent cela, mais on a toujours été normaux."
Même si ces militants n'aiment pas le terme de dédiabolisation, ils ont bien conscience que Marine Le Pen a changé l'image du parti ces 11 dernières années. "Marine a su mettre en place un discours qui était le même que son père, qui était vraiment très franc et très direct, mais sous une forme différente, qui a permis aux gens de ne pas les heurter, pour leur montrer que c'était un vrai parti, avec de vraies valeurs."
"Que cela soit Jordan ou Louis, ce sera la même chose, ce sera une continuité. Ce sont des rails, elle a tracé le chemin."
Gérard, militant du RN à Carpentrasà franceinfo
Des rails qui doivent conduire à la victoire en 2027. "Marine nous a fait un parti de pouvoir, maintenant on est prêt à gouverner", conclut une militante.
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