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Pour Jean-Marie Le Pen, le FN est "loin" d'être aux portes du pouvoir

Le chef historique du Front national a estimé, vendredi sur son site internet, qu'il ne faut "pas se faire d'illusions sur la force réelle du mouvement". 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Marie Le Pen, le 1er mai 2015, place de l'Opéra à Paris. (CITIZENSIDE/FRANCOIS PAULETTO / CITIZENSIDE.COM)

Jean-Marie Le Pen a publié, vendredi 8 mai, sur son site internet le discours qu'il a prononcé devant les instances du Front national, lundi 4 mai, avant la sanction décidée contre lui dans l'après-midi. L'eurodéputé a, en effet, été "suspendu" du parti qu'il avait co-fondé en 1972 après avoir multiplié en avril les provocations concernant les chambres à gaz ou la défense de Pétain dans l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol.

Devant la quarantaine de membres du bureau politique du parti, réunis au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), il a prononcé un long réquisitoire contre la gestion du parti par sa fille Marine et le numéro deux du Front national, Florian Philippot. Voici les deux principaux reproches qu'il a adressés à l'équipe dirigeante. 

"Une organisation très imparfaite"

"Ce sont les événements qui nous rallient l'opinion de nos concitoyens. L'aggravation inéluctable de la situation (...) peut nous conduire au pouvoir et à ses terribles responsabilités, mais nous n'en sommes pas aux portes, loin de là", estime-t-il.

"Le fait, réel, d'arriver en première position lors des européennes et des départementales", en mai 2014 et en mars 2015, "ne doit pas nous aveugler. Le chiffre des voix obtenues doit être la vraie référence. Notre organisation, en progrès, reste très imparfaite, ainsi que la formation de nos cadres, assure-t-il. Ne nous faisons pas d'illusions sur la force réelle du mouvement." 

Une volonté de faire "table rase du passé" 

Jean-Marie Le Pen s'en prend longuement à celui qui a été le plus virulent contre lui durant cette crise interne, Florian Philippot. "Avant même que je puisse répondre, le vice-président Philippot a déclaré que la 'rupture était totale et définitive' (...). Un certain nombre de salariés du Carré, comme M. Bollée, (son) chef de cabinet, se sont permis des attaques injurieuses contre moi sans être le moins du monde mis en cause", conteste le co-fondateur du FN, âgé de 86 ans.

"Il est clair qu'il a été procédé à des recrutements massifs de collaborateurs dont l'une des caractéristiques communes, c'est de vouloir faire table rase du passé (remplacer les vieux cons par les jeunes trous du cul)", tacle-t-il.

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