Marine Le Pen se sépare de son allié souverainiste Paul-Marie Coûteaux
La présidente du FN a adressé un courrier de rupture au président du Siel, après une série de "clashes" problématiques d'après l'entourage de la leader frontiste
Marine Le Pen a envoyé une lettre à son allié souverainiste Paul-Marie Coûteaux pour lui signifier qu'elle ne souhaitait "plus travailler avec lui", selon l'entourage de la présidente du Front National, confirmant une information du Point publiée lundi 14 avril. "Elle lui a envoyé un courrier la semaine dernière, le 7, lui disant qu'elle n'entendait plus travailler avec lui", a précisé cette source à l'AFP.
La présidente du FN "n'a plus confiance en Paul-Marie Coûteaux, les relations de personne à personne ont toujours été compliquées entre eux. Pendant les municipales, il y a eu une accumulation de 'clashes', c'était plus possible de continuer", a affirmé ce proche de la leader frontiste.
Mais "ce n'est pas une rupture politique" avec le Siel (Souveraineté, Indépendance et Libertés), le parti que dirige Paul-Marie Coûteaux, allié au FN au sein du Rassemblement Bleu Marine (RBM). "Il y a une tête de liste Siel dans l'Ouest (Gilles Lebreton), on a un Siel éligible en Ile-de-France".
Opposé à la stratégie du "ni droite ni gauche"
Paul-Marie Coûteaux, qui se présentait volontiers comme "le DRH" de Marine Le Pen ayant œuvré à la venue de Florian Philippot ou de Philippe Martel, le chef de cabinet de Marine Le Pen, était devenu "problématique", selon une autre source au sein du FN, rappelant une émission de Canal+ de décembre 2013 où il s'était fait piéger en inventant deux adhésions devant les caméras.
Il avait aussi provoqué une polémique début mars, en suggérant sur son blog de campagne de "concentrer" les Roms "dans des camps", avant d'affirmer par la suite "regretter" le terme de "camps" et ses propos "mal interprétés". "A priori, M. Coûteaux devrait quitter la présidence du Siel" prochainement, a précisé l'entourage de Marine Le Pen.
L'intéressé, ex-candidat Rassemblement bleu marine aux municipales dans le VIe arrondissement de Paris a préféré minimiser, déclarant à l'AFP que cette lettre n'est qu'"un des nombreux épisodes de nos nombreux conflits." Lui qui avait rejoint Marine Le Pen en septembre 2011 avait ces derniers mois critiqué vivement la stratégie "ni droite-ni gauche" de la députée européenne, se faisant le chantre d'une union des droites. Il s'était aussi dit favorable à "faire battre la gauche" au second tour des municipales. Il avait aussi à plusieurs reprises déploré l'absence de "vie propre" du RBM, "encore largement une coquille vide".
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