Législatives 2024 : comment le RN peaufine déjà sa stratégie pour le second tour
Si les sondages le placent en tête des intentions de vote au premier tour des législatives, le Rassemblement national doit réfléchir à sa stratégie pour le second tour. Marine Le Pen estime ainsi qu'une dizaine de députés devraient être élus dimanche soir. Mais, pour les autres, il faut réfléchir à quelle ligne adopter.
Côté argumentaire, le Rassemblement national va forcer le trait : jouer à fond la carte du "dégagisme" en direction des candidats macronistes et celle de l'effet "repoussoir" vis-à-vis du Nouveau Front populaire. Et ce même face à des candidats socialistes ou communistes.
"Bardella ou Mélenchon à Matignon ?"
"On va bien insister sur le fait que tous les partis de gauche se sont alliés avec LFI et Jean-Luc Melenchon, car ce sont eux qui font peur, explique un stratège du parti. Notre message sera : voulez-vous Bardella ou Mélenchon à Matignon ?", glisse-t-il, bien que la direction du Nouveau Front populaire ait précisé que le leader insoumis n'est "candidat à rien".
Dans les faits, dans de nombreuses circonscriptions, le Rassemblement national se prépare à des triangulaires voire des quadrangulaires. Soit, trois ou quatre candidats au second tour : pour remporter une élection législative dès le premier tour, un candidat doit obtenir 50 % des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits. Si ce n'est pas le cas, alors un second tour est organisé avec l'ensemble des candidats ayant obtenu le vote d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits.
Le parti à la flamme anticipe aussi plusieurs désistements d'autres candidats, "au nom du front républicain". Une stratégie qui n'aurait "aucun effet sur les électeurs", selon un cadre du parti, car selon lui, "ce sont des manoeuvres qui agacent les gens". Une proche de Marine Le Pen assure que le seuil des 30% dépassés aux européennes va provoquer un véritable déclic chez les électeurs : "L'opinion publique sait désormais qu'on peut être majoritaire", affirme-t-elle.
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