L'extrême droite est "aux portes du pouvoir" en France, avertit Manuel Valls
"En France, l'extrême droite et Marine Le Pen sont aux portes du pouvoir !", a lancé dimanche le Premier ministre, dans un discours proncé en Italie.
Marine Le Pen et l'extrême droite sont "aux portes du pouvoir" en France. C'est l'avertissement lancé dimanche 7 septembre le Premier ministre Manuel Valls, qui s'est inquiété publiquement d'un sondage plaçant la dirigeante du Front national en tête à l'élection présidentielle de 2017.
"Nous devons agir autrement. Et parler autrement. Pour être écoutés, et entendus. Nous savons quel serait le prix terrible de notre échec. En France, l'extrême droite et Marine Le Pen sont aux portes du pouvoir !" a lancé Manuel Valls dans un discours prononcé à la Festa de l'Unita à Bologne, en Italie. "Et moi, comme homme de gauche, je ne pourrai jamais me résigner à cela. Car ce sont les plus faibles qui seraient les premiers à en souffrir. Et ce serait aussi un coup terrible, peut-être fatal, porté à l'Europe", a-t-il poursuivi à la tribune, selon la traduction officielle de son discours, prononcé en italien.
Quelques minutes plus tard devant les journalistes qui l'interrogeaient sur le scénario d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale face à la crise politique actuelle en France, le Premier ministre a appelé "chacun à se hisser à la hauteur de la responsabilité" pour éviter "une crise institutionnelle".
La "gauche moderne", "la bonne réponse pour nos pays"
"Quand, dans les enquêtes d'opinion, même si [l'élection présidentielle] est dans trois ans, Marine Le Pen est créditée de 32% au premier tour de l'élection présidentielle. Quand dans une hypothèse [en cas de 2e tour contre François Hollande] elle pourrait même l'emporter, on a besoin d'une crise institutionnelle pour faire en sorte que demain le Front national soit aux portes du pouvoir ?", s'est alarmé le chef du gouvernement. "Ou a-t-on au contraire la nécessité de redresser le pays ?" a-t-il interrogé.
Le Premier ministre français, qui a prononcé son discours aux côtés de dirigeants politiques sociaux-démocrates, dont le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a assuré que la "gauche moderne" avait "la bonne réponse pour nos pays". "C'est pour cela qu'il ne faut pas s'arrêter, qu'il ne faut pas se laisser impressionner, encore moins par ceux qui se réclament du gaullisme et envisagent même de mettre à bas les institutions de la République", a fait valoir Manuel Valls.
Ces déclarations de Manuel Valls ont immédiatement suscité des réactions au FN, qui récuse le qualificatif "d'extrême droite". "L'extrême nullité est, elle, déjà en plein au cœur du pouvoir, M. Valls", a ainsi répondu sur Twitter le vice-président du FN, Florian Philippot. Louis Aliot, autre vice-président du parti, a quant à lui jugé, sur le réseau social, "totalement irresponsable et indigne d'un dirigeant français" la déclaration de Manuel Valls.
L'extrême nullité, elle, est déjà en plein au cœur du pouvoir, Monsieur Valls.
— Florian Philippot (@f_philippot) 7 Septembre 2014
@GuillaumeDaudin @marcpreel Totalement irresponsable et indigne d'un dirigeant français.
— Louis Aliot (@louis_aliot) 7 Septembre 2014
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