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"Grand Journal" : Maïtena Biraben sur le FN, "il était question de forme et pas de fond"

Sur Canal+, la présentatrice a mentionné le supposé "discours de vérité" du Front national. Du petit lait pour le parti de Marine Le Pen.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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La présentatrice Maïtena Biraben et l'équipe du "Grand Journal", le 4 septembre 2015 sur le plateau de l'émission. (MAXPPP)

Après la catastrophe industrielle, la polémique. La présentatrice du "Grand Journal", Maïtena Biraben, est sous le feu des critiques pour avoir évoqué à deux reprises, jeudi 24 septembre, le supposé "discours de vérité" du Front national. Une affirmation qui lui vaut de nombreuses critiques et le soutien des dirigeants frontistes.

Francetv info rembobine le film de cette polémique.

Acte 1 : lors d'une interview d'Eric Dupont-Moretti, Maïtena Biraben parle du "discours de vérité" du FN

Sur le plateau, l'avocat Eric Dupont-Moretti répond aux questions de Maïtena Biraben sur le "politiquement correct". "Les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd'hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques", avance la présentatrice, ajoutant ensuite que "les Français se reconnaissent dans ce discours de vérité qui est tenu par le Front national". 

Et quand l'avocat qualifie le parti d'extrême droite de "petite entreprise qui marche bien", elle l'interrompt pour préciser que "c'est le premier parti de France".

Ces deux expressions – "discours de vérité", "premier parti de France" – occupent une place de choix dans les éléments de language du Front national. Comme l'explique Le Monde, le FN compte pourtant "trois fois moins d’adhérents que le PS et l’UMP". Si, aux départementales, il a bien obtenu le plus grand nombre de voix aux deux tours, "il arrive à peine huitième" en nombre d'élus (62). Toutes élections confondues, le FN compte 1 624 élus et figure au 7e rang.

Acte 2 : des internautes et des personnalités du PAF s'offusquent

Ces petites phrases ne passent pas inaperçues. Des internautes et des personnalités médiatiques, comme Roger Zabel ou Didier Porte, dénoncent immédiatement ces propos sur Twitter.

Sur BFMTV, Philippe Gildas, ex-présentateur de l'émission "Nulle part ailleurs" sur Canal+, a sobrement commenté : "Je n'ai jamais fait une connerie comme celle-là."

Acte 3 : Eric Dupont-Moretti puis le FN volent à son secours

Témoin privilégié de cette bourde, le célèbre avocat pénaliste défend la présentatrice. "C’est du direct. Qui peut penser que Maïtena Biraben pense qu’il s’agisse d’un discours de vérité ? confie-t-il à 20 MinutesC’est débile de faire une polémique comme ça. Le langage est complètement cadenassé. C’est insupportable ces conneries."

Sans surprise, des dirigeants frontistes, sans doute satisfaits de voir leurs éléments de langage repris par la présentatrice, prennent sa défense sur Twitter.

Acte 4 : Maïtena Biraben ne regrette rien et parle d'une "question de forme" 

Au lendemain de la polémique, Maïtena Biraben s'est justifié, au début du "Grand journal". Elle a avancé une question de forme et non de fond dans l'utilisation de l'expression "discours de vérité". "C'était d'ailleurs très clair pour Maître Dupont-Moretti, qui était présent sur le plateau et que je remercie", a-t-elle rajouté.

Sans regrets, la présentatrice a renvoyé ses détraqueurs au replay de l'émission pour éviter "tout nouveau raccourci" et a ajouté ironique :"Merci à mes collègues de suivre avec autant d'attention notre émission, (...) mais n'hésitez pas à être un tout petit peu plus détendus."

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