Remaniement : une "situation inédite" alors que "la vie des Français continue", pointe François Hollande

L'ex-président confie qu'il n'aurait pas chargé Amélie Oudéa-Castéra du ministère de l'Éducation nationale sur franceinfo mercredi 7 février.
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L'ex-président François Hollande, invité de la matinale de franceinfo mercredi 7 février. (FRANCE INFO/RADIO FRANCE)

"C'est inédit, trois semaines, cela ne s'est jamais produit", a déclaré mercredi 7 février sur franceinfo l'ancien président de la République François Hollande au sujet de la vague de nominations attendue "plutôt" ce mercredi de ministres déléguées et secrétaires d'Etat appelés à rejoindre les 14 ministres en fonction depuis déjà un mois. "Pendant ce temps, la vie des Français, elle, continue. Sur le logement, sur la santé, sur des questions de transports, il est nécessaire d'avoir des ministres. Ou alors il faut supprimer des gouvernements", a tranché François Hollande.

Un "gouvernement qui aime le privé"

Au centre des spéculations, l'entrée potentielle de François Bayrou et le possible départ d'Amélie Oudéa-Castéra de l'Éducation nationale. La ministre est dans la tourmente depuis ses propos sur la scolarité de ses fils dans l'établissement catholique parisien Stanislas. Pour l'ex-chef de l'Etat, le lien entre la ministre et l'Éducation nationale est "abîmé". "Il y a eu des déclarations qui ont été malencontreuses, il y a eu une forme de méconnaissance de ce qu'était la réalité du travail des enseignants, des enseignants du public. Et puis il y a eu une forme de prisme à l'égard du privé", a expliqué François Hollande.

L’ancien président de la République socialiste (2012-2017) voit dans le cas Amélie Oudéa-Castéra le prisme d'un "gouvernement qui aime le privé". La ministre de l'Education et des Sports en sursis n'est pas "isolée dans ce gouvernement, dans ce regard, cette exaltation des méthodes du privé", a-t-il estimé. Le "modèle" du gouvernement "est celui du privé, il aimerait appliquer dans la fonction publique ou dans le secteur public de l'éducation, les méthodes du privé", a-t-il détaillé.

François Bayrou au ministère de l'Éducation nationale ?

Quant au potentiel départ de la ministre, François Hollande concède que s'il avait été aux responsabilités, il n'aurait "pas nommé Mme. Oudéa-Castéra à l'Éducation nationale". Selon lui, "elle était reconnue" aux Sports, et l'ancienne championne de tennis junior était "une grande sportive et dirigeait une grande fédération". La ministre a été du reste épinglée par la publication le 22 janvier d'un rapport parlementaire sur les fédérations sportives qui pointe son salaire "anormal" lorsqu'elle dirigeait la Fédération française de tennis (FFT). Elle s'est défendue en critiquant un rapport "militant" et "instrumentalisé à des fins politiques".

Alors que le nom du président du MoDem François Bayrou revient avec insistance pour succéder à Amélie Oudéa-Castéra, François Hollande préfère botter en touche. "Je ne suis pas dans la situation de pouvoir nommer qui que ce soit aujourd'hui", a-t-il glissé. "Il a été ministre de l'Éducation, c'était il y a 30 ans (de 1993 à 1997, ndlr) et je pense qu'il en a gardé un certain souvenir", s'est contenté de déclarer le prédécesseur d'Emmanuel Macron.

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