François Bayrou et Jean-Louis Borloo s'opposent sur l'appréciation du plan de rigueur
François Bayrou, président du MoDem, a relevé lundi dans le plan de rigueur "un manque de justice" et "une improvisation", tandis que pour Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, les mesures annoncées vont plutôt "dans le bon sens"
Le président du MoDem n'a pas jugé à la hauteur le plan d'économies annoncé par François Fillon, lundi. François Bayrou a estimé sur iTélé qu'il "indique à la fois un changement de cap du gouvernement et un manque de justice parce qu'on ne demande pas aux plus favorisés l'effort que l'on demande aux classes moyennes et aux petits revenus".
M. Bayrou était en déplacement à Cognac (Charente) pour parler des "enjeux de 2012".
"On nous mène en bateau"...
"Le gouvernement dit aujourd'hui exactement le contraire de ce qu'il prétendait depuis des années. Cela faisait des années qu'on nous menait en bateau en nous disant que tout allait bien, que la France s'en tirait mieux que les autres et que notre équilibre était satisfaisant", a commenté le dirigeant centriste.
M. Bayrou a reproché au gouvernement des mesures "improvisées en dernière minute alors qu'on savait très bien quelle était la profondeur de la crise". L'exécutif avait notamment dit "la TVA, on n'y touchera pas. Moi, j'étais bien certain qu'un jour ou l'autre ils allaient y venir. C'est ce qui se passe pour les classes moyennes et les Français du bas de l'échelle", a-t-il dit.
"Même chose pour les retraites. J'avais défendu à l'Assemblée l'idée que la réforme n'était pas équilibrée financièrement. Aujourd'hui, le gouvernement retouche cette réforme qu'il avait prétendu être équilibrée pour 20 ans", a martelé M. Bayrou.
... Les mesures "vont dans le bon sens"
Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, s'est montré plus compréhensif dans son appréciation du plan Fillon, estimant que les mesures allaient "dans le bon sens" même s'il a jugé nécessaire d'aller "dès 2012 au delà des 7 milliards d'euros d'économies supplémentaires" envisagées.
"Le gouvernement a désormais intégré que la reconquête de la maîtrise des comptes publics devait passer par des recettes justes et équitables, et notamment par la réduction de l'écart de prélèvement entre les revenus du capital et les revenus du travail. Nous ne pouvons que nous en réjouir", a déclaré M. Borloo dans un communiqué.
"En vingt ans, les revenus du capital ont augmenté d'environ 300%, soit dix fois plus que le travail", rappelle l'ancien ministre de l'Ecologie.
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