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Falorni-Royal, quatre ans de lutte

Pour protester contre le parachutage de la dame du Poitou dans la 1re circonscription de Charente-Maritime, le candidat socialiste dissident s'est maintenu. Il a été élu dimanche soir.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ségolène Royal et Olivier Falorni (imperméable rouge), séparés par  Maxime Bono, le député socialiste sortant dans la 1re circonscription de Charente-Maritime dont ils briguent tous deux le siège, le 20 mai 2012 à La Rochelle. (XAVIER LEOTY / MAXPPP)

Avec Royal, "on ne se hait pas, on se vomit". En allant au bout du duel, dans la 1re circonscription de la Rochelle, Olivier Falorni a poursuivi une lutte politique devenue personnelle, si on en croit ces mots relatés par Le Canard enchaîné. Celui qui a refusé que ses terres deviennent un "tremplin pour atterrir sur un perchoir doré" a remporté haut la main son second tour contre Ségolène Royal, ne cessant d'opposer le candidat "ancré ici" et celle "vue à la télé". Mais pourquoi tant de haine ?

• Qui est Oliver Falorni ?

Dans le civil, Olivier Falorni, 39 ans, est professeur d'histoire-géographie dans un lycée professionnel rochelais. En politique, il cumule les responsabilités et les mandats locaux : premier secrétaire départemental du PS de Charente-Maritime, conseiller régional, adjoint au maire de La Rochelle, en charge des finances...

Il a aussi été le représentant de François Hollande sur le territoire durant la primaire socialiste. Mais pas pendant la campagne présidentielle. Dissidence oblige, ce rôle clé lui a été retiré.

Avant le parachutage de Ségolène Royal, Olivier Falorni était le suppléant de Patricia Friou, candidate à l’investiture du PS dans cette circonscription réservée à une femme.

• Une guerre ouverte depuis quatre ans

L’inimitié entre ces deux figures socialistes locales remonte au Congrès du Parti socialiste de novembre 2008, pour sa première manifestation nationale visible. A Reims (Marne),Olivier Falorni ne vote pas pour la motion Royal. Inacceptable pour la présidente de la région Poitou-Charentes. Elle envoie un de ses fidèles disputer le fauteuil de premier secrétaire fédéral du PS à Falorni. Mais il l’emporte.

Deux ans après, rebelote lors des élections régionales puisqu'Olivier Falorni tente de contrecarrer les plans de Ségolène Royal. Elle voulait imposer sa liste de candidats en Charente-Maritime. Il propose une liste alternative qui remporte l’adhésion des militants.

C’est donc la troisième fois qu’Olivier Falorni affronte Ségolène Royal. "Ma proximité avec Hollande l’a toujours dérangée, explique-t-il à 20minutes.fr. J’ai été combattu pendant des années par Royal parce que je le soutenais. Elle a un fonctionnement sectaire : quand on n’est pas avec elle, on est contre elle." Elle esquive le débat : "Je débats sur les idées de fond et pas sur les attaques personnelles, auxquelles je ne réponds pas. Quand on a que ça à dire..."

"J’ai toujours veillé à garder une activité professionnelle et à ne pas devenir un salarié de la politique", indique Olivier Falorni à 20minutes.fr. Façon de dire qu’il ne se laissera pas intimider par d’éventuelles menaces sur sa carrière politique. 

Après son élection à l'Assemblée nationale, Ségolène Royal l'a de nouveau vertement attaqué, l'accusant d'être un homme de droite puisqu'élu avec le soutien de l'UMP. Olivier Falorni lui a répondu.

Olivier Falorni réagit à sa victoire à La Rochelle (FTVi / TF1)

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