Absence de majorité, "initiative d'ampleur" et ambitions personnelles... La rentrée à multiples inconnues d'Emmanuel Macron

Le Conseil des ministres de rentrée se tient ce mercredi, présidé par Emmanuel Macron. Avec cette rentrée, le gouverment fait face à la même équation : celle d'avancer, mais sans majorité.
Article rédigé par Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron, le 24 juillet 2023, lors de son allocution à la télévision, depuis la Nouvelle-Calédonie. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Après trois semaines loin de Paris, le chef de l'État est de retour à l'Élysée. Emmanuel Macron préside mercredi 23 août, au matin, le Conseil des ministres de rentrée, avant une interview à midi d'Élisabeth Borne sur France Bleu et jeudi 24 août, une interview du chef de l'État à l'hebdomadaire Le Point.

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C'est donc une rentrée à multiples inconnues. L'exécutif doit répondre à beaucoup de questions, et notamment celle-ci : comment aborder la rentrée sans majorité ? Sur ce point, rien n'a changé. Le gouvernement doit se préparer au risque d'accident au moment de l'incontournable de l'automne, c'est-à-dire le budget et son cortège de 49.3. D'ailleurs, ce budget est annoncé comme rigoureux. Dans ce morne tableau pour l'exécutif, Emmanuel Macron veut donc tenter, selon un proche "de remettre de la pression dans le tube", d'où l'annonce du président au beau milieu de l'été d'une "initiative politique d'ampleur".

Le chef de l'État y a réfléchi une partie de ses vacances, il a passé beaucoup de coups de fil. Il doit en préciser les contours dans son interview, mais à gros traits. Il s'agira d'essayer de trouver des voies de passage avec les forces politiques, sauf le RN et les Insoumis, sur plusieurs thèmes, dont l'écologie, le travail, l'école ou encore, l'immigration. "Ça permettra, espère un ministre, de montrer que c'est le président qui mène la danse en obligeant les oppositions à se positionner", même si jusqu'ici, cela n'a pas vraiment fonctionné. 

Clore la séquence des émeutes

Emmanuel Macron doit aussi apporter sa réponse aux émeutes du début de l'été. Le chef de l'État a voulu se donner du temps, quitte à donner l'impression de tergiverser. Il a eu beau marteler "l'ordre, l'ordre, l'ordre" lors de son interview depuis la Nouvelle-Calédonie lundi 24 juillet, "il refuse la réponse caricaturale d'ordre public" explique un proche. Le président entend alors aller pêle-mêle sur le terrain de l'école, des lycées professionnels, des mères célibataires, de la responsabilité des parents, des écrans. Selon nos informations, le chef de l'État, qui donnera ses premiers axes de travail dans les heures qui suivent ce Conseil des ministres, doit aussi réunir les ministres concernés mardi 29 août pour aller dans le concret.

Enfin, le président va devoir composer avec les ambitions qui commencent à s'affirmer, à commencer par la prise d'autonomie de Gérald Darmanin qui organise sa première rentrée dimanche 27 août. Certains proches du président plaident pour une parole d'autorité dès mercredi 23 août, au matin, en Conseil des ministres.

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"Il ne faut pas qu'il se mette au niveau de Darmanin, ça rappellerait trop Chirac avec Sarkozy" avertit au contraire un conseiller. La "chiraquisation", autrement dit l'ambiance fin de règne, c'est la hantise d'Emmanuel Macron. C'est pourquoi entre initiative politique et réponse aux émeutes, le chef de l'État est plus que jamais contraint de trouver les moyens pour continuer d'agir. 

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