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One Planet Summit : un sommet pour masquer une politique écologique au ralenti ?

La France organise un sommet international pour évoquer la défense de la biodiversité. Mais les opposants au président Macron dénoncent le manque d'ambition de sa politique écologique.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président Emmanuel Macron le 14 décembre, auprès des membres de la Convention Citoyenne pour le climat. (THIBAULT CAMUS / AFP)

La quatrième édition du One Planet Summit se déroule ce lundi 11 janvier. Une réunion internationale sur les changements climatiques, organisée par la France et à l'initiative du président de la République. L'occasion, à un an et demi de la fin de son mandat, de faire un premier bilan dans son action dans ce domaine.

La phrase a fait le tour du monde : "Make our planet great again". Nous sommes en juin 2017, Donald Trump vient d'annoncer que les États-Unis allaient sortir de l'accord de Paris. Emmanuel Macron réagit dans un discours en anglais et s'impose dès le début de son mandat comme un des dirigeants les plus engagés dans la cause environnementale.

L'essor des énergies renouvelables et la fermeture de quatre centrales à charbon en France. Nous sommes le seul pays d'Europe dans ce cas.

François de Rugy

Le chef de l'État est un programmatique, plutôt qu'un convaincu de la première heure. Il marque aussi les esprits en nommant Nicolas Hulot comme ministre d'État en charge de l'écologie l'environnement. Mais l'histoire tourne court. Un an plus tard, il claque la porte. En désaccord notamment sur le nucléaire, une filière que le président soutient fermement. François de Rugy, député LREM de Loire-Atlantique et successeur de Nicolas Hulot, loue les mesures prises depuis 2017 : "C'est par exemple, enfin, l'essor des énergies renouvelables en France. C'est la fermeture de quatre centrales à charbon. Nous sommes le seul pays d'Europe dans ce cas. Nous pouvons maintenant servir de modèle."

Une nouvelle loi et un référendum prévu en 2021

Autre succès médiatique, l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou du projet Europacity. Emmanuel Macron marque aussi les esprits avec le plan de relance de 100 milliards d'euros, décidé suite à la pandémie. Pour Matthieu Orphelin, ancien député de la majorité et écologiste, le président a loupé l'occasion de changer de modèle et faisant du "en même temps" : "On a 20 à 30 milliards d'euros pour la transition écologique dans le plan de relance, mais à côté, on a des baisses d'impôts pour toutes les grandes entreprises. Une baisse des impôts de production, sans avoir aucune contrepartie écologique ou sociale."

C'est aussi la critique faite chez Europe Ecologie-Les Verts : ménager toutes les options, comme sur le glyphosate où le chef de l'Etat n'a pas tenu sa promesse de l'interdire. Yannick Jadot, député européen EELV et potentiel candidat à la présidentielle, parle même d'un quinquennat perdu pour l'environnement : "La méthode Macron sur l'environnement, c'est de promettre mais en fait de mettre en place en même temps toutes les conditions pour que la promesse ne soit pas tenue."

Au sein du gouvernement, un ministre se désole que le chef de l'État n'arrive pas à marquer les esprits sur l'écologie et doute que cela change d'ici 2021. Une loi issue des mesures de la convention citoyenne sur le climat est quand même prévue cette année, tout comme un référendum sur l'inscription de l'écologie dans la Constitution à la fin de son mandat.

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