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"Le droit de vivre tranquille" : pourquoi Emmanuel Macron remet la sécurité au cœur de l'actualité politique

Le président de la République met le paquet sur les questions de sécurité, et a voulu adresser un message direct à la ruralité hier en annonçant en grande pompe la création de 239 brigades de gendarmerie.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron rencontre des gendarmes à Damazan (Lot-et-Garonne), le 2 octobre 2023. (BOB EDME / AFP)

"Du bleu, du bleu partout" : le gouvernement a trouvé la couleur et son slogan de la semaine. À commencer par Emmanuel Macron, qui s'attaque donc au dossier-clé de la sécurité. Le chef de l'Etat a donné lundi 2 octobre une interview dans les éditions régionales de France 3 pour faire son propre service après-vente juste après avoir dévoilé la carte des 239 nouvelles brigades de gendarmerie, qui seront créées d'ici à 2027. Avec à la clé le recrutement de plus de 2 000 gendarmeries supplémentaires.

>> CARTE. Découvrez les 239 nouvelles brigades de gendarmerie

Le chef de l'Etat veut ainsi montrer qu'il n'a pas oublié ce sujet de la sécurité, très présent dans l'opinion publique et dont il n'avait pas parlé au JT de 20h il y a 8 jours. Un thème qu'il a délaissé depuis la rentrée, au profit de l'éducation ou de l'écologie, laissant le champ libre aux oppositions pour qui c'est un angle d'attaque. Alors, son entourage ne lésine pas sur les moyens : c'est une "annonce historique", dit l'Élysée.

"Beaucoup de nos compatriotes qui vivent dans les petits villages disent 'on ne voit plus nos gendarmes'. Il y a de l'insécurité parce qu'il n'y a pas assez de présence. C'est pour ça qu'il fallait en remettre."

Emmanuel Macron

à France 3

Emmanuel Macron n'oublie pas que la sécurité est aussi un des thèmes de réponses aux émeutes. Un Conseil national de la refondation consacré à la sécurité - et plus spécialement sur les émeutes après la mort de Nahel,à Nanterre - aura d'ailleurs lieu jeudi 5 octobre autour d'Élisabeth Borne sur ces questions, à la veille d'un déplacement de la Première ministre à Caen, pour inaugurer une prison.

Un message à la ruralité

Y compris dans le format choisi, une interview sur France 3, l'objectif se voit : adresser un message à la ruralité. Avant son interview, on a pu apercevoir Emmanuel Macron, coude à la portière d'une voiture de gendarmerie, "au plus près des habitants", se justifient ses conseillers, comme une manière de montrer qu'il n'est pas complètement coupé de cette France "parfois éloignée de tout", selon le vocable élyséen. Une France où le Rassemblement National gagne sans cesse des voix.

Pourtant, Emmanuel Macron jure que ces annonces ne sont pas une manière de soigner sa droite. "Je n'ai jamais raisonné comme ça, et encore moins en tant que président, assure le chef de l'Etat. C'est une façon d'être aux côtés de nos concitoyens qui veulent le droit de vivre tranquille."

"Tout ce que je veux vous dire, c'est qu'on est aux côtés de la ruralité, et qu'il n'y a pas de fatalité, qu'il s'agisse de la sécurité, de la santé, de l'écologie ou de l'école... Il y a juste à nous mobiliser tous ensemble."

Emmanuel Macron

à France 3

Emmanuel Macron en a d'ailleurs profité pour vanter son bilan : réouverture des sous-préfectures, plus de 2 500 maisons France Services... Lui qui se souvient avoir été taxé de "président des riches", encore marqué par la crise des "gilets jaunes", reconnaît quand même en toute fin d'interview "un problème de médecins" dans les zones rurales. Alors, comme il le dit : "Le défi est encore immense"

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