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La lutte contre le Sida "ne fait pas partie des priorités d'Emmanuel Macron", déplore l'association Aides

Déçu par l'absence d'Emmanuel Macron à la conférence internationale sur le Sida, Aurélien Beaucamp, de l'association Aides, souhaite plus d'engagement du président de la République qu'il rencontre dans la journée.

Article rédigé par franceinfo
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Le ruban rouge, symbole de la lutte contre le Sida. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Paris accueille depuis dimanche et jusqu'au 26 juillet la conférence internationale sur le Sida. L'absence d'Emmanuel Macron a ce grand rendez-vous de la lutte contre le VIH  a été regrettée par plusieurs associations. Pour Aurélien Beaucamp, président de l'association Aides, la prévention contre le Sida "ne peut pas reposer uniquement sur les associations, qui n'en ont pas les moyens". Il demande le soutien du chef de l'Etat qu'il doit rencontrer lundi 24 juillet. 

franceinfo : Les 15-24 ans semblent tout ignorer ou presque du Sida ?

Aurélien Beaucamp : Dans les années 1990, on était sur des campagnes de prévention assez fortes au niveau des écoles et des collèges, on était extrêmement informés. Aujourd'hui, après l'arrivée des traitements, on constate que l'Etat s'est retiré. C'est important que l'on puisse avoir des campagnes nationales de prévention mais également au sein de l'école sur de la prévention primaire. Cette prévention ne peut pas reposer uniquement sur les associations, qui n'en ont pas les moyens. À Aides, notre rôle est de faire de la prévention, de l'information et de travailler sur les dépistages auprès des personnes les plus fragilisés par rapport au VIH. Près de 46% des nouvelles contaminations concernent les populations homosexuelles, des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.

Qu'allez-vous dire à Emmanuel Macron ce lundi après-midi ?

Nous sommes assez déçus de l'absence du chef de l'État [à la conférence sur le Sida qui se réunit à Paris jusqu'à mercredi] car la France a un rôle de leader historique dans la lutte contre le VIH. En 2003, lorsqu'il y avait eu cette conférence sur le Sida à Paris, Jacques Chirac avait sollicité l'ensemble des chefs d'État. Il avait envoyé un grand message d'espoir, lançant le besoin de financement, le besoin d'un leadership politique. Force est de constater que malheureusement, aujourd'hui, ça ne fait pas partie des priorités du Président. L'information et la prévention sont vraiment fondamentales. Il faut revenir à des campagnes beaucoup plus mobilisantes pour l'ensemble de la population.

Ce sont aussi aux villes de prendre leurs responsabilités ?

On salue l'initiative de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Cela a emmené tout un mouvement international où des villes du monde entier ont signé la déclaration et s'engagent à faire que la lutte contre le VIH soit la priorité de ces villes. On attend que d'autres villes, à l'étranger mais aussi en France, s'engagent. La sensibilisation dans les écoles semble prioritaire. Si ça ne passe pas par l'école, je ne vois pas où ça pourrait passer. Parler de sexualité n'est pas forcément facile avec ses parents ou ses amis.

Êtes-vous tout de même rassuré par le fait qu'Emmanuel Macron vous rencontre même s'il ne vient pas à la conférence ?

Il rencontre des structures de recherche ou de financement de la recherche et une seule association : Aides. C'est très bien mais ça ne suffit pas et ça ne remplacera jamais sa présence. Il a vraiment manqué l'occasion de pouvoir se positionner et de donner sa vision sur la stratégie de fin d'épidémie.

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