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Macron "avait conscience qu'en incarnant un président monarque, il prenait le risque de susciter une pulsion régicide"

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lévrier lévrier (franceinfo)
Article rédigé par franceinfo - P. Loison
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Historien du journalisme, maître de conférences, Alexis Lévrier, auteur de "Jupiter et Mercure, le pouvoir présidentiel face à la presse", est invité sur franceinfo mardi 8 juin pour commenter la gifle infligée à Emmanuel Macron.

"Emmanuel Macron a très tôt dans son quinquennat cherché le contact direct avec les Français. Le problème c'est qu'il a une image qui s'est brouillée en raison de petites phrases, d'une brusquerie, d'une brutalité parfois dans ses déclarations à l'égard des médias en particulier", explique l'historien du journalisme Alexis Lévrier sur franceinfo mardi 8 juin.

"'Les Français sont un peuple de monarchistes régicides', avait-il dit au Spiegel dès 2017", rappelle l'auteur du livre Jupiter et Mercure, le pouvoir présidentiel face à la presse. "Avant les 'gilets jaunes', mouvement régicide, il avait déjà conscience qu'en incarnant un président monarque, il prenait aussi le risque de susciter une pulsion régicide", souligne-t-il.

Macron "fidèle à cette image d'héroïsme"

"Emmanuel Macron pensait en avoir fini avec cette époque. Les sondages lui donnaient raison. Il est reparti au contact de la population. Il savait qu'il prenait le risque d'affronter cette colère, qui n'était pas éteinte. Elle a pris un caractère terrible qu'il faut condamner et qui doit être lié à cette pulsion régicide des 'gilets jaunes'. D'ailleurs, l'auteur faisait partie de ce mouvement", note Alexis Lévrier.

"Le président court le risque d'avoir d'autres réactions de colère. Il le sait, mais il est obligé de le prendre. Il a cultivé une image d'héroïsme dès son entrée au pouvoir et il va rester fidèle à cette image, quoi qu'il en coûte", conclut-il.

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