Des ténors du PS s'inquiètent des débuts de la présidence Hollande
Plusieurs poids lourds de la majorité s'inquiètent de plus en plus ouvertement de la tournure prise par les premiers mois du quinquennat de François Hollande.
POLITIQUE - Les critiques et mises en garde sont de moins en moins discrètes. Au sein même de la majorité, plusieurs ténors s'inquiètent de la tournure prise par les premiers mois du quinquennat de François Hollande. Un poids lourd du PS proche du chef de l'Etat a rendu publics, vendredi 2 novembre dans le Figaro, tous les avertissements qu'il a adressés (sans succès) au couple exécutif depuis mai.
Selon ce ténor, dont le nom n'est pas donné, la gauche n'a pas assez insisté dès son arrivée au pouvoir sur "l'héritage" laissé par Nicolas Sarkozy. "Si on ne fait pas ce boulot, dès la rentrée, on dira que tout est notre faute", aurait-il dit à François Hollande début juillet. Lequel l'aurait aiguillé vers Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre, dans un optimisme volontariste, aurait refusé de grossir le trait afin de ne pas "casser le moral des Français".
"Nous n'avons pas fait ce travail de pédagogie en juillet. (...) Aujourd'hui, c'est trop tard. Les gens ne veulent plus qu'on leur parle de l'héritage de Sarkozy. Ils veulent passer à autre chose. Et on se retrouve dans l'œil du cyclone", regrette aujourd'hui ce socialiste anonyme.
Une conférence de presse pour rebondir ?
Il n'est pas le seul. Depuis quelques semaines, les langues se délient. Avant le congrès du PS fin octobre à Toulouse, Ségolène Royal avait déjà prodigué ses bons conseils. Un exercice auquel se livrent régulièrement le patron des sénateurs PS, François Rebsamen, et le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, qui réclament davantage de pédagogie.
Dans le Figaro de vendredi, André Vallini se joint au concert. Le sénateur PS de l'Isère estime qu'une "mise en perspective de ce que fait le gouvernement" manque. L'élu trouve que "François Hollande doit à nouveau s'adresser aux Français pour leur expliquer comment il veut redresser la France". Le président de la République aura l'occasion de reprendre la main le 8 novembre lors de la signature des premiers contrats d'avenir, une de ses mesures emblématiques. Mais surtout le 15 novembre, à l'occasion d'une conférence de presse déjà très attendue.
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