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Projet de rapport du Giec : "Il faut le lire comme une incitation à passer à l'action dès maintenant", estime Réseau Action Climat

Aurore Mathieu, responsable "politiques internationales" chez Réseau Action Climat, estime que le rapport du Giec est une "vraie incitation à agir".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Un passant prend en photo le thermomètre électronique installé à l'extérieur d'une pharmacie à Paris le 25 juillet 2019. (BERTRAND GUAY / AFP)

Ce projet de "rapport s'inscrit dans la lignée des rapports précédents du Giec" et "il faut vraiment le lire comme une incitation à passer à l'action dès maintenant", a indiqué mercredi 23 juin sur franceinfo Aurore Mathieu, responsable "politiques internationales" chez Réseau Action Climat, alors qu'un projet de rapport des experts climat de l'ONU prévoit des impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité qui vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. "C'est une véritable sonnette d'alarme, une vraie incitation à agir à travers la redéfinition de nos modes de vie et de consommation", a-t-elle lancé.

franceinfo : Le ton de ce rapport vous surprend-il dans ses conclusions ?

Aurore Mathieu : Non, pas vraiment. Ce rapport s'inscrit dans la lignée des rapports précédents du Giec et arrive aussi dans la lignée de ce qu'on observe et de ce qu'on commence à voir. Je pense que le changement climatique est réel et notamment dans certaines parties du monde. C'est donc une véritable sonnette d'alarme mais qui s'inscrit vraiment dans la lignée de ce qui a été dit précédemment au cours des dernières années. Il faut lire aussi dans ce rapport une vraie incitation à agir et notamment à travers la redéfinition de nos modes de vie et de consommation. Je pense que le rapport dit qu'il est possible d'inverser la tendance et que cela passera par des mesures immédiates et urgentes au niveau des États et donc des mesures radicales. Donc, au contraire, je pense qu'il faut vraiment lire ce rapport comme une incitation à passer à l'action dès maintenant.

La conclusion est qu'on ne va pas assez vite et que ça urge. Quelles mesures radicales urgentes faut-il prendre maintenant pour espérer ne pas vivre un enfer d'ici quelques décennies ?

Je pense que les solutions existent. On les connaît. Que ce soit au niveau du secteur des transports, avec la fin de la vente des véhicules diesel ou à essence, ou au niveau de l'alimentation, avec l'arrêt de l'élevage industriel, il faut revoir totalement nos modes de consommation sur le secteur des énergies. Il est aberrant aujourd'hui de continuer à financer des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz et il est nécessaire d'investir pour les énergies renouvelables. Je pense que les solutions, que ce soit dans le secteur des énergies, des transports, de l'alimentation, existent. Maintenant, il s'agit de les mettre en œuvre très rapidement et cela demande beaucoup de courage politique. Pour l'instant il y a un décalage très certain entre les discours et entre les actes.

Les conférences sur le climat par exemple se suivent et se ressemblent. Rien ne change, rien n'a changé ?

La tenue de ces conférences est importante. Elles ont raison d'exister parce qu'elles permettent à tout le monde d'avoir la même compréhension des enjeux. Mais malheureusement en effet, les avancées sont timides même si l'on ne peut pas dire que rien n'a changé. En tout cas ce qui est sûr, c'est qu'il est nécessaire d'avoir une véritable prise de conscience, beaucoup plus importante pour pousser à des actes plus radicaux au sein de ces conférences et permettre à tous les États d'être alignés sur les objectifs climatiques.

A l'échelle française, peut-on prendre une mesure aujourd'hui qui pourrait changer la donne ?

Oui, je pense que c'était un peu l'idée de la loi climat qui, malheureusement, ne répond pas complètement aux enjeux devant nous. Mais bien sûr qu'on peut changer la donne. Ce sont les politiques qui ont une responsabilité notamment celle de maîtriser cette phase de transition et de ne pas la subir, à travers des mesures très concrètes sur la rénovation des logements, sur la fin de vente des véhicules essence ou diesel, sur l'arrêt de l'élevage industriel. Tout cela sont des choses à faire au niveau local et qui comptent. Il y a un véritable enjeu à ce que la relance soit verte et donc je pense qu'il faut au contraire considérer la crise économique et la crise sanitaire comme une opportunité de transformer nos sociétés. Pour l'instant, il est vrai que le plan de relance ne correspond pas totalement à l'idée de verdir l'économie. Je pense qu'il faut voir dans ce rapport un véritable appel à l'action et à l'urgence d'agir, car rien n'est perdu.

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