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Comment Nicolas Sarkozy et François Hollande vont gérer leur dernière ligne droite

Les candidats jettent leurs dernières forces pour le premier tour. Pour les deux favoris, François Hollande et Nicolas Sarkozy, il s’agit de consolider leurs actifs. Dynamiques, enjeux, agendas… La dernière ligne droite en questions.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Dernière ligne droite cruciale avant le premier tour pour Nicolas Sarkozy et François Hollande. (PATRICK KOVARIK RAYMOND ROIG / AFP)

Les candidats jettent leurs dernières forces pour le premier tour. Pour les deux favoris, François Hollande et Nicolas Sarkozy, il s'agit de consolider leurs actifs. Dynamiques, enjeux, agendas… La dernière ligne droite en questions.

La guerre des meetings lancée à Paris le 15 avril a ouvert la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. Quels sont les enjeux, les dynamiques et les agendas de ces derniers jours ?

- Quels sont les enjeux ?

Nicolas Sarkozy : arriver en tête au premier tour

Donné perdant au second tour par tous les instituts de sondage, Nicolas Sarkozy a pour objectif, s'il veut l'emporter, d'arriver en tête du premier tour. Tout en étant le plus haut possible.

Pour le président-candidat, il n'est pas question de changer de stratégie. Il a commencé sa campagne "au peuple", il la finira ainsi, tentant ainsi de siphonner les voix du Front national, comme en 2007.

L'appel aux centristes et à François Bayrou viendra ensuite. De nombreuses personnalités de droite, comme Valérie Pécresse ou Alain Juppé, ont fait des sorties bienveillantes envers le candidat du Modem.

"C'est très clair ! Cette stratégie, je l'ai choisie, je n'en changerai pas", aurait déclaré Nicolas Sarkozy selon le Figaro du 17 avril.

François Hollande : gérer son avance

Pour le favori des sondages depuis plusieurs mois, l'enjeu de cette dernière ligne droite pré-premier tour est de consolider son crédit tout en ménageant ses alliés potentiels, nécessaires à une victoire au second tour.

Fidèle à sa ligne, celle de la "cohérence" de son projet, inamovible depuis sa présentation, François Hollande va capitaliser sur cette stratégie jusqu'au dimanche 22 avril. Il sera ensuite temps de réfléchir aux signaux à lancer au Front de gauche ou au Modem dans l'optique du second tour.

- Quelles sont les dynamiques ?

Sarkozy : l'équilibre des courbes

"Neuf candidats font de l'anti-sarkozysme un viatique électoral. Au soir du premier tour, nous serons à un contre un, les règles du CSA nous permettront de retrouver un espace médiatique équitable."

Pour Valérie Rosso-Debord, la dynamique du premier tour s'avère compliquée pour le président-candidat. Entré en campagne le 15 février, Nicolas Sarkozy espérait un "croisement des courbes" rapide afin de distancer son concurrent socialiste pour terminer largement en tête au premier tour.

Mais après une relative embellie sondagière, le candidat de l'UMP a connu un coup d'arrêt qu'il a tenté de conjurer dimanche, place de la Concorde, appelant le "peuple" et la "majorité silencieuse" à un sursaut.

Hollande : contenir Mélenchon

"Vous avez senti la ferveur, je la sens partout", a dit François Hollande, lundi 16 avril, dans un aparté avec les journalistes, en revenant sur le rassemblement de Vincennes.

"Mais est-ce que cela veut dire que le résultat est là ? Non", a-t-il insisté pour dissuader l'abstention ou des "votes surprises", le spectre de 2002 toujours présent.

Aussi François Hollande connaît une dynamique tout aussi favorable au premier tour qu'au second. Selon toutes les études d'opinion, sa victoire reste plus que probable.

Et même si la « menace » de la progression de Jean-Luc Mélenchon s'amplifie, tandis que la ferveur de la campagne de Ségolène Royal en 2007 est moins palpable, François Hollande se doit conserver cette relative dynamique dans l'optique du second tour.

- Quels sont leurs programmes ?

Sarkozy en terres frontistes

Pour achever sa campagne, Nicolas Sarkozy va poursuivre jusqu'à vendredi ses déplacements quotidiens.

D'ici au premier tour, le président-candidat devrait tenir encore un meeting à Arras, dans le Nord, où le Front national connaît parmi ses meilleurs scores. Puis à Nice, chez Christian Estrosi, où le candidat de l'UMP s'était déjà rendu le 9 mars afin de s'adresser aux rapatriés d'Algérie.

D'ici au 22 avril donc, M. Sarkozy tâchera d'achever sa campagne de premier tour sur sa stratégie de candidat du "peuple", couplée aux derniers appels de pied en direction du vote frontiste.

Hollande joue l'unité socialiste

Comme Ségolène Royal en 2007, c'est dans le Nord à Lille, que François Hollande va tenir son dernier grand meeting de campagne, même si un dernier rassemblement a été rajouté à Bordeaux, jeudi.

Sur cette terre socialiste, détenue par Martine Aubry, première secrétaire du PS, le candidat du parti à la rose jouera l'unité ; entre l'équipe de campagne et le parti. Dans un Grand Palais de Lille où Nicolas Sarkozy -qui avait réservé la moitié de l'espace- et Jean-Luc Mélenchon -qui avait réservé les deux-tiers de la surface- se sont déjà produits, le député de Corrèze a vu plus grand encore.

Il a réservé tout l'espace, espérant une affluence de 30 000 personnes. Un dernier grand coup médiatique et militant avant le jour J.

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