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Cinq fois où des tenues vestimentaires ont posé problème à l'Assemblée nationale

Des cravates remisées au placard, un pantalon au lieu d'une jupe, un bleu de travail... A plusieurs reprises, les tenues arborées au Palais-Bourbon ont détonné par rapport au code vestimentaire habituellement admis.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Mélenchon et Adrien Quatennens, députés de La France insoumise, à l'Assemblée nationale, le 10 juillet 2017. (BERTRAND GUAY / AFP)

Avis aux élus du Palais-Bourbon : le bureau de l'Assemblée nationale a officiellement acté, mercredi 19 juillet, "qu’aucune disposition réglementaire ne fix[e] la tenue vestimentaire des députés". Franceinfo revient sur cinq fois où cette liberté vestimentaire a été pourtant contestée.

Les Insoumis sans cravate en 2017

On n'a parlé que de ça lors de la rentrée parlementaire. Les députés de La France insoumise, fraîchement élus, ont choisi de remiser la cravate au placard. "Nous rejetons ce code vestimentaire qui nous est imposé", explique Jean-Luc Mélenchon aux journalistes, le 28 juin. 

"Je n'ai jamais porté de cravate dans ma vie – à part pour un mariage ou deux – et je ne pense pas que la cravate soit une exigence de mes électeurs", ajoute François Ruffin. Le député de la Somme a choisi d'arpenter les couloirs de l'Assemblée avec des Kipsta noires, une marque de baskets bien connue des amateurs de football. "Ce sont mes chaussures de tous les jours..." justifie-t-il.

Moetai Brotherson en tenue traditionnelle tahitienne en 2017

Le député polynésien Moetai Brotherson à l'Assemblée nationale, le 28 juin 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

Au moment de s'inscrire à l'Assemblée nationale en juin, le député polynésien Moetai Brotherson avait choisi de porter la chemise hawaïenne et des sandales. Le 28 juin, jour de la session inaugurale de l'Assemblée, il a délaissé cette tenue pour lui préférer un lavalava, costume traditionnel de Tahiti.

S'il a pu rentrer ainsi dans l'Hémicycle, c'est que le député avait pris ses précautions en demandant l'autorisation à un huissier de l'Assemblée nationale. "C'est une tenue que j'ai l'habitude de porter en Polynésie. Ce n'est pas un signe de manque de respect, au contraire, c'est une tenue assez digne. La cravate est obligatoire, donc j'ai concédé ça aux us de l'Assemblée nationale", explique-t-il à la 1re.

Patrice Carvalho en bleu de travail en 1997

Le député communiste Patrice Carvahlo, en bleu de travail, à l'Assemblée nationale, le 12 juin 1997. (PASCAL PAVANI / AFP)

Le 12 juin 1997, Patrice Carvalho, député PCF, arrive à l'Assemblée nationale en bleu de travail. D'abord bloqué par les huissiers à l'entrée, il parvient finalement à se rendre à la séance. 

En 2012, dans Le Parisien, il revient sur cette entrée remarquée : "On en a parlé partout, dans tous les journaux, à la télé, dans les radios. L'espace d'une émission, j'ai même eu droit à ma marionnette dans les Guignols de l'info, sur Canal+ ! " Il poursuit avec amertume : "Cette arrivée en bleu de travail, je ne la ferais pas à nouveau. Mais je vois qu'il n'y a toujours pas de représentants du monde ouvrier à l'Assemblée."

Jack Lang et son col Mao en 1981

Alors tout jeune ministre de la Culture, Jack Lang se fait remarquer à l'Assemblée nationale. Et ce n'est pas pour la teneur de son discours, mais pour sa tenue vestimentaire. Alors qu'il commence à prendre la parole, une bronca s'élève des bancs. En cause : sa veste à col Mao qui dissimule sa cravate. Une tenue qu'il ne portera plus, note Le Figaro.

Michèle Alliot-Marie en pantalon en 1972

Un vrai rappel à l'ordre. En 1972,  Michèle Alliot-Marie, alors jeune conseillère politique, se voit refuser l’entrée de l’Assemblée à cause de son pantalon, rapporte l’historienne Christine Bard, dans son livre Histoire politique du pantalon. "Si c’est le pantalon qui vous gêne, je l’enlève", répond la future ministre, selon Slate. Finalement, elle rentrera quand même dans l'Hémicycle avec son pantalon.

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