Violences urbaines : "Les braises rougeoient encore", avertissent une soixantaine d'élus dans une tribune sur France Inter
Trois mois après les émeutes qui ont frappé de nombreux quartiers dans toute la France après la mort de Nahel, "la plupart des facteurs nourrissant le malaise sont toujours là, et les braises rougeoient encore", alertent, à destination du gouvernement, une soixantaine d'élus municipaux et de métropoles de tous les bords politiques dans une tribune publiée par France Inter, samedi 23 septembre.
Ils dénoncent "les amalgames" qui ont "hélas fusé" depuis les violences urbaines du début d'été, et le fait que "la politique de la ville a été clouée au pilori, accusée d’échec alors même que les réussites individuelles et collectives issues de nos quartiers populaires sont nombreuses."
À quelques semaines du prochain Conseil interministériel de la Ville prévu début octobre, ils appellent à "une rupture quant à l'approche des politiques publiques dans nos quartiers", ainsi qu'à une "véritable et vitale révolution dans le rôle et la présence de l’Etat, dans les moyens humains et matériels mis à disposition aux territoires, et une politique volontariste de mixité sociale à l’échelle de tout le territoire."
Des élus ouverts au dialogue sur les questions éducative, policières ou de services publics
Assurant croire "aux vertus de l'échange permanent entre échelons local et national", ils souhaitent réaffirmer leur "ouverture au dialogue, autour de plusieurs principes et pistes de travail" : rapport avec la police, éducation, logement, services publics.
Les élus proposent notamment que les quartiers prioritaires disposent "d’une Cité éducative", qui permette "la prise en charge éducative des jeunes, du plus jeune âge jusqu’à leur insertion professionnelle".
"Redonner à nos concitoyens [...] le sentiment d’appartenir à la nation"
Driss Ettazaoui, adjoint à la mairie d'Evreuxfrance Inter
Parmi les signataires de la tribune, on trouve les maires écologistes de Lyon (Rhône) et de Grenoble (Isère), Grégory Doucet et Eric Piolle, ainsi que le maire de Sarcelles (Val-d'Oise), Patrick Haddad, le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine), Philippe Laurent, le maire de Trappes (Yvelines), Ali Rabeh, le maire d'Arras (Pas-de-Calais), Frédéric Leturque.
Interrogé par France Inter, l'adjoint au maire d'Evreux et membre de l'association "Villes & Banlieues", Driss Ettazaoui, qui participera au Conseil interministériel de la Ville, demande au gouvernement des mesures pour "redonner à nos concitoyens, et notamment nos plus jeunes, le sentiment d’appartenir à la nation, de ne pas être un enfant du quartier, mais d’être un enfant de la République."
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