: Vidéo Pièces à conviction : "Le garçon de courses de l'UMP"
Pour ce numéro du 28 janvier consacré au Sénat − son fonctionnement, mais aussi ses scandales − l'équipe de "Pièces à conviction" a recueilli le récit de François Thual, secrétaire général de l'URS, témoin clé dans une affaire de retraits suspects.
Détournements de fonds, retraits d'argent en liquide... La respectable institution du Sénat est secouée par des scandales. Dans le cadre d'une enquête judiciaire portant sur des arrangements financiers entre l'UMP et le groupe centriste URS (Union républicaine du Sénat), François Thual (secrétaire général de l'URS avant de devenir conseiller du groupe UMP) a été auditionné en 2013 par la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA).
Pour Pièces à conviction, François Thual revient sur son rôle dans cette affaire. Pourquoi a-t-il été convoqué par la police ? C'est sa fonction de "coureur cycliste" qui a attiré l'attention, répond-il. "C'est moi qui allais chercher le liquide, parce qu'ils avaient... peur !" révèle cet historien de formation peu connu du grand public.
"Si on m'avait braqué, j'aurais donné l'argent. J'allais pas mourir pour l'UMP !"
Régulièrement, François Thual allait effectuer des retraits en liquide à la Société Générale, au 29, boulevard Haussmann. "Chaque mois, ils me disaient : 'On a besoin de tant.' Ça ne dépassait jamais 6 000 ou 7 000 euros." Il parcourait ensuite sur son vélo les 4 kilomètres qui séparent la banque du Sénat.
Le "garçon de courses", comme il se définit, raconte qu'il s'habillait de façon banalisée "pour éviter les agressions". "Si on m'avait braqué, j'aurais donné l'argent. De toute façon, j'allais pas mourir pour le groupe UMP ! J'ai passé l'âge !", ajoute-t-il en rappelant ses 70 ans.
Selon François Thual, arrivée au Sénat, l'enveloppe aurait alimenté les caisses de l'URS. Mais impossible de savoir comment cet argent était réparti...
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