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Affaire Karachi : une fonctionnaire de Bercy dédouane Nicolas Sarkozy

Ce témoignage contredit de précédentes affirmations laissant penser que Nicolas Sarkozy ait pu avoir connaissance d'un présumé financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy, le 6 mai 2012, à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

JUSTICE - Nicolas Sarkozy était-il au courant du complexe système de rétrocommissions qui, en marge de contrats d'armements avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan, auraient financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 ? Dans l'épais dossier des juges d'instruction, plusieurs témoignages vont en ce sens. Mais au début de l'été, la Division nationale d'investigations financières et fiscales a recueilli un témoignage à la décharge de Nicolas Sarkozy, qui occupait au moment des faits le poste-clé de ministre du Budget, révèle Le Monde samedi 1er septembre.

Il n'aurait pas approuvé le contrat Agosta

Patricia Laplaud, chargée de mission au ministère du Budget depuis une trentaine d'années, a assuré aux enquêteurs le 3 juillet que le contrat Agosta conclu avec le Pakistan en 1994 avait été signé contre le gré du ministère, rapporte le quotidien.

Selon la fonctionnaire, outre les services de Bercy, plusieurs membres du gouvernement Balladur s'étaient opposés à la conclusion de ce contrat. "C'était l'avis également du ministre de l'Economie, Edmond Alphandéry, et du ministre du budget, Nicolas Sarkozy. Par contre François Léotard [alors ministre de la Défense] y était favorable", a-t-elle indiqué aux policiers. Matignon, alors occupé par Edouard Balladur, avait finalement décidé de signer le contrat.

Il n'aurait pas validé la création de la société Heine

Patricia Laplaud remet également en cause l'implication présumée de Nicolas Sarkozy dans un autre épisode de cette affaire : la création, au Luxembourg en 1994, de la société offshore Heine, utilisée par la Direction des constructions navales (DCN) pour faire transiter des commissions, notamment vers des intermédiaires tels que Ziad Takieddine.

En 2011, un ancien cadre de la DCN avait estimé que cette création ne pouvait avoir été prise qu'au niveau du cabinet du ministre. Il affirmait avoir eu Patricia Laplaud comme interlocutrice. Selon Le Monde, l'intéressée a démenti devant les enquêteurs : "C'est inexact, je n'étais pas au courant du tout. Je ne connais pas les raisons qui feraient que le ministère du Budget ait à approuver ces plates-formes." Elle a ajouté n'avoir "pas eu connaissance d'un quelconque accord de Nicolas Sarkozy pour la création de Heine".

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