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Vidéo Orange : l’ancien PDG, Stéphane Richard, "conteste violemment" sa condamnation pour complicité de détournement de fonds publics

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Article rédigé par franceinfo
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"Je n'ai rien validé du tout, je n'avais aucun pouvoir de signer", se défend Stéphane Richard, pointant du doigt "les partis politiques qui étaient en cause".

Stéphane Richard, ex-PDG d’Orange, grand témoin de franceinfo mercredi 25 mai, juge "incompréhensible" sa condamnation par la cour d’appel. En novembre, il a été reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour complicité de détournement de fonds publics pour des faits commis en 2008, quand il était directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l'Économie. "Je conteste violemment cette décision, elle est injuste à mon égard, d'ailleurs j’ai fait un pourvoi en cassation", fait-il savoir, estimant que "l'histoire n'est pas finie".

La Justice lui reproche d'avoir validé le versement de 400 millions d'euros à Bernard Tapie pour solder le litige qui l'opposait au Crédit Lyonnais. "Je n'ai rien validé du tout, je n'avais aucun pouvoir de signer", se défend-t-il, pointant du doigt "les partis politiques qui étaient en cause".

"Tout le monde sait que ce n'est pas moi qui ai organisé cet arbitrage. C’est l’autorité politique.

Stéphane Richard, ex-PDG d’Orange

à franceinfo

Stéphane Richard a démissionné de ses fonctions au sein d'Orange l'an dernier, mais assure qu'il n'a pas été poussé dehors, "j'avais annoncé avant cette décision de la cour d'appel, que je ne solliciterai pas un quatrième mandat", estimant que 12 ans à la tête d'un grand groupe comme Orange, "c'est une très belle période". "Je ne voulais pas faire le mandat de trop avant même qu'intervienne cette décision de justice", ajoute-t-il.

Un départ "brutal et injuste"

Sans rancœur, il affirme ne pas en vouloir à Bruno le Maire, le ministre de l'Économie, de ne l'avoir pas soutenu "mais de la forme que [son] départ a pris". "Cette décision a été connue un matin, 30 minutes après mon téléphone sonnait, c'était Bercy qui me demandait un départ immédiat. Vue cette affaire, la durée de cette affaire, sa nature, le fait que j'avais été relaxé en première instance, vue le parcours que j'avais fait à la tête de l'entreprise, j'ai trouvé cela un peu brutal et assez injuste", confie-t-il, même s'il a finalement pu terminer son mandat.

Stéphane Richard a renoncé à son indemnité de départ de 475 000 euros bruts. "C'est ma décision", indique-t-il. "N'importe quel cadre dans une entreprise quitte un groupe après une longue période a un accompagnement financier, c'est une forme de reconnaissance du travail accompli mais j'y ai renoncé parce que j'ai compris que dans la communauté des actionnaires, il y avait une forme d'incompréhension par rapport à ce geste", explique-t-il, exprimant son choix d'avoir voulu "couper court à ce débat".

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