"Pour l'instant, nous sommes dans une phase de deuil" : après la mort d’Yvan Colonna, les hommages calmes des lycéens d'Ajaccio
Au lendemain de l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, près de trois semaines après sa violente agression, les rassemblements en mémoire de l'indépendantiste corse se sont déroulés dans le calme à Ajaccio.
Après l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, Ajaccio a vu ses rues se remplir de jeunes Corses, venus honorer dans le calme la mémoire de l'indépendantiste, près de trois semaines après sa violente agression à la prison d'Arles.
Plusieurs dizaines d'entre eux se sont rassemblés devant la préfecture de la ville. Si les gendarmes sont bien là, ils se tiennent à distance, sans raison d'intervenir. Là, les lycéens ont attrapé une guitare, puis ont formé un cercle, pour être ensemble et honorer la mémoire d'Yvan Colonna, dont la famille a exigé que son deuil soit respecté.
Pour l'instant, la musique s'exprime davantage que la colère. "Nous sommes dans une phase de deuil, confie un lycéen. Nous sommes allés devant la cathédrale pour chanter le Dio vi salvi regina et déposer des bougies en pensant à Yvan Colonna. Et puis, nous sommes aussi là pour soutenir sa famille et le peuple corse tout entier."
"Yvan Colonna, on en a toujours entendu parler, cela fait partie de notre histoire. Tout le monde le connait ici. On le connait depuis qu'on a appris à marcher."
Un lycéenà franceinfo
"Moi, poursuit-il, je suis né en 2005. Et l'affaire s'est passée en 1998. Même ceux qui ne le connaissaient pas sont très touchés par son cas, parce que c'est la lutte de tout le monde. C'est devenu un frère de tout le peuple corse, pour ses idées et pour sa lutte. Car à partir du moment où un homme met sa vie en danger pour ses idées, c'est plus que respectable."
Sur une banderole, accrochée sur les grilles de la préfecture, on lit, en corse, "Yvan, martyr de la cause corse". L'heure est au recueillement, confirme à franceinfo un militant du principal parti indépendantiste, présent, à ce rassemblement.
Pas de manifestation, donc, mais sans doute d'autres moments d'hommage : des veillées pour saluer la mémoire de celui que les lycéens, réunis devant la préfecture, estiment innocent malgré sa condamnation à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac.
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