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Corse : de nouveaux affrontements entre policiers et manifestants à Ajaccio, Bastia et Corte, cinq personnes interpellées

Une trentaine d’individus a jeté jeudi soir sur les forces de l'ordre des cocktails Molotov, des billes de fer et des pavés. Un CRS a été légèrement blessé.

Article rédigé par franceinfo - avec Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des voitures brûlées à Ajaccio, en Corse, jeudi 10 mars. (ALAIN GASTAL / RADIO FRANCE)

De nouveaux incidents ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi 11 mars à Ajaccio (Corse), huit jours après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles, rapporte France Bleu RCFMEntre une trentaine et une cinquantaine de personnes se sont opposées aux forces de l'ordre avec des jets de projectiles, notamment des jeunes que des manifestants plus âgés ont tenté de calmer. Trois véhicules et une dizaine de poubelles ont été incendiés et des vitrines de commerces ont été endommagées. Le calme n'est revenu que vers 2 heures du matin. Cinq personnes ont été interpellées, a appris franceinfo.

Un CRS légèrement blessé

Jeudi en fin de journée, des tensions étaient déjà survenues entre forces de l'ordre et manifestants dans d'autres villes de l'île. À Bastia, les heurts ont débuté vers 17 heures ont pris fin à 20h30, a indiqué jeudi soir la préfecture de Haute-Corse, dans un communiqué. Les forces de l’ordre ont été agressées par une trentaine d’individus leur jetant cocktails Molotov, billes de fer et pavés. Un CRS a été légèrement blessé.

À Corte, en marge d’un rassemblement pacifique en début de soirée, la préfecture explique qu'une quinzaine d’individus violents s’en sont pris à la sous-préfecture à coup de cocktails Molotov et de pavés. Les forces de l’ordre ont procédé à la dispersion de ces personnes. "Le préfet remercie les forces de l’ordre pour leurs interventions efficaces, le sang froid et le courage dont elles font preuve depuis plus d’une semaine maintenant", ajoute le communiqué. Il renouvelle son appel au calme, au dialogue et à l’apaisement."

"Je trouve que cela dessert la cause"

"Je soutiens la cause, explique un étudiant de Corte. Mais je ne soutiens pas du tout les débordements. Je trouve que ça dessert la cause. Comme s'il n'y avait que des casseurs qui voulaient défendre Yvan Colonna, alors que non : c'est une grande partie du peuple corse qui le défend !" Dans la journée, des élus ont fait le tour des lycées pour apaiser l'atmosphère. Des parents militants ont, eux aussi, essayé de raisonner les jeunes pour stopper l'escalade de la violence, sans vraiment convaincre. "On pense, nous les jeunes, que c'est comme cela qu'il faut montrer les choses pour que ça bouge, indique Antoine, rencontré près de la préfecture. Et on espère que le statut de détenu particulièrement surveillé sera enlevé aux autres prisonniers qui sont loin malheureusement, pour que leurs familles puissent les voir sur notre île, chez eux."

Le rapprochement des trois derniers détenus condamnés pour l'assassinat du préfet Erignac était l'un des sujets de conversation téléphonique entre Jean Castex et le patron de l'exécutif de Corse, Gilles Simeoni, jeudi après-midi.

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