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Affaire Bygmalion : les dépassements des frais de campagne de Nicolas Sarkozy sont "un crachat à l'égard des citoyens et de la loi", selon l'avocat William Bourdon

Nicolas Sarkozy vient d'être condamné à un an de prison ferme, jeudi, pour le financement illégal de sa campagne pour la présidentielle 2012. William Bourdon, avocat spécialisé dans les affaires de corruption, rappelle qu'un président n'est pas tout à fait un citoyen comme les autres.

Article rédigé par franceinfo
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Maître William Bourdon, avocat spécialisé dans les affaires de corruption, le 27 novembre 2020. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Alors que l'ancien président de la République et 13 autres prévenus viennent d'être condamnés dans l'affaire Bygmalion, Maître William Bourdon, avocat spécialisé dans les affaires de corruption, estime jeudi 30 septembre sur franceinfo que les dépassements des frais de campagne sont "un crachat à l'égard des citoyens et de la loi".

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La condamnation de Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme, jeudi, pour le financement illégal de sa campagne pour la présidentielle 2012 dans l'affaire Bygmalion, inspire à l'avocat un "sentiment ambivalent" : "À la fois, cela montre que les juges dans ce pays savent résister aux pressions, jugent de façon rigoureuse, professionnelle, indépendante. C'est l'expression de cette capacité des juges à ne pas être intimidés face aux plus puissants".

Seul pays européen où un ex-chef d'État écope de prison ferme

Pour autant, William Bourdon estime qu'"on ne peut pas être très enchanté que la France soit le seul pays européen dont un ancien chef d'État soit maintenant condamné à deux reprises à des peines de prison ferme [l'affaire des écoutes il y a quelques mois]. Les dépassements [des plafonds des frais de campagne autorisés par la loi], c'est un crachat à l'égard des citoyens et de la loi, c'est une forme de privatisation rampante de la campagne."

"Les citoyens attendent de ce pays que les règles de financement péniblement édifiées en France soient respectéest."

Maître William Bourdon, avocat spécialisé dans les affaires de corruption

à franceinfo

"Parce qu'elles sont une garantie, à la fois de la concurrence entre les candidats et de l'intégrité des moyens de financement", poursuit l'avocat. "Nicolas Sarkozy ne cesse de dire 'Je suis un citoyen comme un autre' : pas tout à fait. Il est quelqu'un qui a postulé pour les plus hautes fonctions, faiseur de loi, supposé incarner une exigence absolue du respect de la loi, rappelle Me Bourdon. On ne s'attend pas, de la part d'un chef d'État, qu'il profite du pouvoir qui lui est conféré pour précisément abuser de son pouvoir et violer la loi."

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