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Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy condamné à un an de prison ferme pour "financement illégal" de sa campagne de 2012

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu sa décision dans l'affaire liée aux dépenses électorales, presque deux fois supérieures à leur plafond légal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Sarkozy est photographié à Calais (Pas-de-Calais), le 22 septembre 2021. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable de financement illégal de sa campagne de 2012 dans l'affaire Bygmalion. L'ancien chef de l'Etat a été condamné jeudi 30 septembre à un an de prison ferme avec bracelet électronique par le tribunal correctionnel de Paris. Selon la présidente Caroline Viguier, l'ex-président "a poursuivi l'organisation de meetings", après avoir été "averti par écrit du risque de dépassement" du plafond légal des dépenses électorales. "Ce n'était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat", a continué la magistrate. Le tribunal a demandé à ce que la peine soit directement aménagée, à domicile sous surveillance électronique.

Il va faire appel du jugement

L'ancien chef de l'Etat n'était pas présent pour entendre le jugement. Pendant les cinq semaines du procès en mai-juin, il ne s'était déplacé qu'une seule fois, le jour de son interrogatoire. Un murmure général a parcouru la salle d'audience, pleine, au moment de l'annonce de sa peine, plus sévère que celle requise par le parquet (un an dont six mois avec sursis).

"Le président Sarkozy, avec qui je viens de m'entretenir au téléphone, m'a demandé de faire appel, ce que je vais faire immédiatement", a déclaré son avocat Thierry Herzog à la sortie de la salle d'audience du tribunal de Paris. "La peine prononcée est le maximum de la peine encourue", a souligné ce dernier. "Le président Sarkozy n'a jamais demandé à être mieux traité qu'un autre, mais n'a aucune raison de l'être moins bien".

L'ex-chef de l'Etat "connaissait le montant légal du plafond" des dépenses autorisées, a insisté la présidente Caroline Viguier. "Il a volontairement omis d'exercer un quelconque contrôle sur les dépenses engagées", qui se sont élevées à un total de 42,8 millions d'euros, près du double du plafond légal à l'époque.

Deux ans ferme pour Jérôme Lavrilleux

En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ancien président français à être condamné à de la prison ferme – trois ans dont un ferme – pour corruption et trafic d'influence, dans une affaire dite "des écoutes", dans laquelle il était poursuivi pour tentative de corruption d'un juge. Il a fait appel de cette décision.

A ses côtés, 13 personnes ont toutes été déclarées coupables de complicité de financement illégal de campagne électorale et condamnées à des peines allant de deux à trois ans et demi de prison. L'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, Jérôme Lavrilleux, a écopé de trois ans de prison dont un avec sursis pour abus de confiance.

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