Police : comment s'élaborent les portraits-robots
Dans les grandes affaires criminelles, cela fait des dizaines d'années que le portrait-robot est utilisé. Parfois efficace, parfois pas du tout. Comment est-il élaboré ? Les technologies ont certes évolué mais la méthode repose toujours sur le témoignage. Des yeux, un front, une bouche. Se souvenir, ne pas se tromper.
Des visages qui ont marqué ceux qui les ont croisés. Victimes ou témoins, ils n'ont parfois aperçu ces meurtriers que quelques secondes. Une image furtive restée gravée dans leur mémoire. Au moindre souvenir de celui qui a vu ou subi, les enquêteurs dressent un portrait-robot. Seuls quelques spécialistes sont capables de reconstituer ces images. Voici l'un d'eux. Avec un programme informatique, il construit chaque partie du visage comme un puzzle.
On pose un crâne, dessus un menton et sur cette base, on a 1034 paires d'yeux différents. On change les sourcils. Avec les mêmes éléments, je peux vous faire une personne différente.
3 heures de travail, à chaque fois le témoin est mis à contribution.
Il faut revenir souvent. Il faut que la personne dise non. C'est du travail de longue haleine. Il faut que la personne ait une bonne mémoire.
Cette technique d'enquête a pendant longtemps été plus artisanale.
1955 : la photo-robot.
. Entre en jeu. Un simple collage pour retrouver le tueur d'une institutrice. Robert Avril sera identifié et arrêté grâce à ce système. Et ce boîtier, c'est son apparition dans les commissariats. A l'époque, les enquêteurs disposent de quelques centaines d'éléments de visage.
Ah ça, c'est pas mal.
De plus en plus précis, les portraits-robots sont parfois d'une grande aide. En 2008, ce couple de marginaux est soupçonné du meurtre de Valentin. La diffusion de leurs portraits avait permis d'arrêter le couple dès le lendemain. A l'inverse, le tueur en série Guy George ne risquait pas d'être confondu avec ce croquis réalisé par l'une de ses victimes. Le traumatisme de l'agression peut parfois perturber la mémoire.
Si la victime a été menacée par une arme, ça va être difficile de pouvoir décrire le visage de l'agresseur. Elle se sera concentrée sur l'arme et non sur le visage.
Pendant le tournage, l'un des enquêteurs a réalisé le portrait-robot de notre caméraman. Petit test dans la rédaction auprès de collègues qui le côtoient.
Vous le connaissez.
J'ai une impression. Mais je ne sais pas. Le front, c'est quelqu'un, le bas du visage, c'est quelqu'un autre.
C'est Guillaume Michel.
Bravo.
Avec cette méthode, les enquêteurs ne gagnent pas à tous les coups. Le portrait-robot reste soumis a la fragilité du témoignage humain.
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