Phillipines : 8 morts dans un pillage de nourriture
On n'a rien à manger.
Ceux-là auraient-ils l'illusion que la ville est mieux servie ? La rumeur qu'il y avait des distributions de vivres s'est répandue comme une traînée de poudre. L'aide est massive : certains partent avec des quintaux de riz. Plus loin, une porcherie est prise d'assaut avec l'accord du propriétaire incapable de nourrir ses bêtes. Il n'y a pas que des profiteurs, ce commerçant a conservé ses prix.
Il y a de la nourriture dans ce magasin et nous on veut l'acheter.
Les prix sont les mêmes qu'avant.
Oui, comme avant.
Le prix du litre d'essence a été multiplié par 4 dans ces stations-service. Trop cher pour certains qui espèrent des distributions d'essence parle gouvernement.
On va jusqu'au port et j'espère que là-bas on va trouver de l'essence.
Vous êtes sûr qu'il y a de l'essence là-bas.
Oui.
Voici enfin l'arrivée à Tacloban, qui offre un spectacle de désolation même si la situation alimentaire s'améliore. Des équipes spécialisées emmènent les derniers cadavres, ici on creuse une fosse commune dans la cour de l'église. Mais combien reste-t-il de morts sous les décombres ? 15.000 ? L'odeur est pestilentielle. Les pillards continuent à s'en donner à coeur joie. Ici, les dépôts d'un commerçant chinois sont dévalisés. Et la police, un peu plus loin à ce barrage, ne fait pas grand-chose.
Sur le plan sécuritaire, la situation semble s'être légèrement améliorée depuis l'arrivée conjointe des forces armées et de police. Mais police et armée n'ont pas reçu l'ordre de tirer sur les pillards et on le comprend. Néanmoins un couvre-feu a été décrété la nuit.
Un élément retient l'attention, la situation des enfants. On compte des centaines d'orphelins et des milliers de blessés. Un reportage d'une autre de nos équipes.
Lorsque la tempête s'est approchée, la 24e de l'année ici, les enfants de Tacloban ont cherché refuge dans leurs écoles, leurs gymnases ou les bras de leurs parents. Mais Haiyan n'était pas une tempête comme les autres.
Il ne dort plus, il a de la fièvre et on n'a pas de médicaments.
Il n'y a pas plus aucun médicament ici.
Ils ont l'oeil ailleurs ces miraculés. Tandis que de petits rescapés continuent d'affluer vers les centres de soin. Mâchoire serrée, pas un mot, pas une larme. Christopher a passé 3 jours sous les ruines de sa maison. Il ne sait pas s'il pourra courir.
Les nouveaux-nés qui souffrent de complications, on les place ici.
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