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Paris : une maternité d'exception

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Article rédigé par franceinfo
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De la première consultation pour savoir si elles peuvent être mères, jusqu'aux premiers jours de l'enfant, elle les accompagne tout au long de leur grossesse avec un suivi et un traitement spécifiques.

La meilleure position, Sarah cherche un peu ses marques. Elle souffre de troubles importants de l'équilibre. Elle est depuis sa naissance en fauteuil roulant. Un handicap avec lequel elle apprend ici à composer pour s'occuper d'un bébé. Celui-là est en caoutchouc, mais dans 3 mois, Sarah sera maman.

Sarah, cette main, est-ce que c'est difficile de la passer ici ? Non, alors tu vas décomposer, tu vas lui tenir la tête.

Ça ne me paraît pas infaisable.

Devenir mère était une évidence pour Sarah. Mais son désir demande des ajustements et une organisation. La table a langer devra correspondre aux dimensions de son fauteuil. Sarah vit en couple mais elle veut pouvoir se débrouiller seule.

On a des interrogations comme n'importe quels parents. Je suis sûre que je ferai mon rôle de mère du mieux que je peux.

L'aventure de la maternité, un désir qui paraît inaccessible a beaucoup de femmes en situation de handicap. Cet institut parisien a créé le premier accompagnement handiparentalité. Une consultation qui accueille chaque année des dizaines de femmes désireuses d'être mères malgré une invalidité physique. Cette sage-femme, elle-même en situation de handicap suit les patientes. Les couples qu'elle reçoit ici viennent de toute la France, parfois même avant de se lancer dans la conception d'un enfant. La jeune femme est paraplégique depuis un accident de la route, le couple a un projet d'enfant mais s'interroge.

Déjà savoir comment la grossesse peut se passer.

La grossesse se passera bien s'il y a des préventions.

J'ai peur pour la marche.

Ce que je dis à toutes les patientes qui viennent, le problème, c'est la fatigue. Ça va avoir plus de conséquences, les risques de chute, donc fauteuil.

Enceinte, Aurélie sera obligée de se déplacer en fauteuil roulant. Difficile à envisager, elle craint de perdre encore en mobilité.

Vous remarcherez, il n'y a pas de souci là-dessus. Le fauteuil est une sécurité.

Elle connaît le sujet comme personne. Les risques de transmission pour les maladies génétiques, les contraintes de la grossesse. Aurélie et son mari savent maintenant ce qui les attend.

Même s'il y a plein de choses à mettre en place autour, c'est une grossesse normale.

En salle de consultation, pour Sarah le terme approche. Elle est à 7 mois de grossesse.

Le rythme est bon, il est entre 140 et 150.

Les battements de coeur du bébé rassurent les futurs parents.

Il est réveillé.

Béatrice est d'une grande aide. Dès qu'on l'a au téléphone, ça rassure.

L'accouchement de Sarah, prévu dans 2 mois s'annonce sans problème. En 8 ans de consultations, Béatrice a accompagné des centaines de mères en situation de handicap. Elles ne rencontrent pas plus plus de complications que les patientes valides. Ni pendant la grossesse, ni pendant l'accouchement. Côté naissance, c'est le baby boom dans le service. une petite Sofia a pointé son nez. Cette maman atteinte de poliomyélite a pu accoucher naturellement.

Ça a été le bonheur du matin.

Et elle-même n'en revient toujours pas.

J'oublie même que j'ai un handicap.

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