Paris : retour sur le braquage de la bijouterie
Nous l'avions rencontrée hier, devant sa bijouterie. Elle venait d'être menottée et mise en joug par un braqueur.
C'était des menaces: "Si vous bougez, je vous tue." Après, c'était: "Tout va bien se passer", mais à côté, il peut nous tuer.
Traumatisée, peut-être pour longtemps. Chez la plupart des victimes de braquages, les blessures psychologiques ne guérissent jamais vraiment.
On est tout le temps stressé. Parfois, je n'ai même pas envie de venir travailler, tellement ça cogite.
On a toujours un peu d'appréhension, le matin, le soir, même pendant la journée, on surveille toujours ce qu'il se passe.
Toujours prudents, ça ne nous quitte jamais. Depuis, la boutique est fermée, ouverte, fermée. Suivant la santé.
Pour les psychiatres, le traumatisme vient de la peur de mourir, mais aussi de l'impuissance que ressentent les victimes lors d'un braquage.
D'être contraint à être passif, fait comme un rat, est l'une des choses les plus violentes car vous êtes tout entier sous la houlette d'un autre être humain.
Cette impuissance, Sabrina l'a ressentie il y a trois mois quand elle a été braquée dans ce bureau de tabac où elle travaille. Deux hommes cagoulés l'ont menacée avec une arme avant d'emporter la caisse.
J'ai eu vraiment l'impression qu'ils me faisaient participer, en étant avec moi derrière le comptoir, en étant obligée de leur donner des informations. Je me suis sentie complice contre mon gré.
Sabrina est toujours traumatisée. Elle s'en est rendu compte il y a un mois.
Les larmes sont montées, tous les flashes sont revenus. Je me suis refait le film.
Lors d'un braquage, la plupart des victimes restent tétanisées mais parfois, certaines résistent, comme cette boulangère qui chasse le malfaiteur à coups de balai. Un comportement risqué mais selon les psychiatres, les victimes qui réagissent sont ensuite les moins traumatisées.
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