Norvège : la montée du populisme ?

D.Pujadas: Une taxe sur les boissons énergisantes a également été votée, en raison de leurs risques pour la santé. Dans l'actualité également: la poussée des partis populistes en Europe. En Norvège, l'un de ces partis va faire son entrée au gouvernement. Il va occuper 2 ministères en Norvège, l'un des pays qui ne connaît pas la crise. Pourquoi cette fièvre populiste.

C'est un matin ordinaire à Oslo. L'effervescence à l'heure d'entrer dans les bureaux. Le pays, qui affiche un des plus faibles taux de chômage en Europe, 3 %, vient d'élire une coalition de droite un peu particulière. Sur la photo du gouvernement, des ministres conservateurs, mais aussi des populistes du parti anti-immigration. Tout ceci dans un consensus quasi général.

Ça fait 8 ans qu'on avait des socialistes.

Ce n'est pas un parti d'extrême droite comme le FN de Le Pen. Ils sont capables de gouverner.

Au Parlement, la nouvelle majorité prend ses fonctions autour de la chef du gouvernement. Les ministres populistes sont très sollicités et très attendus. Par le passé, leur déclaration sur "l'islamisation de la Norvège" fait polémique. Le député chargé de répondre à nos questions pèse chacun de ses mots sur l'immigration.

K.Norheim: Les statistiques montrent que les immigrés sont surreprésentés, en ce qui concerne le chômage, Il faut les intégrer correctement avant d'en accueillir d'autres.

Le pays accueille 12 % d'immigrés contre 9 % en France.

Ici, la crise européenne n'est qu'une lointaine abstraction. C'est l'utilisation des revenus pétroliers qui a détermine le choix des électeurs.

De nombreux immigrés installés depuis longtemps se trouvent parmi les électeurs du Parti nationaliste. Ces Indiens d'origine expliquent pourquoi ils souhaitent que la Norvège soit exigeante sur le profil des nouveaux arrivants.

La Norvège ne veut pas jeter l'argent par les fenêtres. Cet argent est prévu pour assurer la retraite des Norvégiens de souche et des immigrés bien intégrés.

Un parti ami-immigration devenu fréquentable, car il a su jouer sur les préoccupations quotidiennes des Norvégiens.

B.Aardal: Leur force, c'est qu'ils ont su polir leur image, en faisant des propositions alléchantes sur les impôts, le système social, l'aide aux personnes âgées, les transports.