Musée des Arts décoratifs : les dessous exposés
Si je vous parle de corset, de soutien-gorge ou de faux-cul, la boîte à fantasmes s'ouvre immédiatement. Une exposition étonnante est consacrée a la mécanique des dessous au musée des Arts décoratifs. Elle rassemble près de 200 modèles du XVIe siècle à nos jours. Des accessoires ingénieux, parfois un peu barbares, qui n'ont cessé d'évoluer au gré des modes.
Culottée, cette exposition dévoile deux types de dessous. Ceux qui contraignent le corps, pour en modifier la forme. Les dames devaient avoir gorge haute et taille fine. Et ceux qui modifient les courbes du corps sans pour autant le déformer : ces paniers donnent à cette robe de mariée du XVIIIe siècle une allure vertigineuse.
Le dessous permet d'avoir une silhouette particulière, et la silhouette permet à l'aristocratie au XVIIIe siècle, et à la grande bourgeoisie au XIXe siècle, de se distinguer du peuple. Au XVIIIe siècle, ils permettent à l'aristocrate d'être droite, rigide, c'était un affichage de distinction sociale.
Les hommes n'ont pas échappé au diktat de la mode. Au XVIe siècle, la braguette, poche frontale, permettait de redresser le sexe. Plus elle était proeminente, plus l'homme avait une position sociale importante. Le pourpoint, au XIVe siècle, permettait de bomber le torse. Celui-ci augmentait le volume de la panse.
Le corps naturel n'existe pas. Chaque époque a façonné le corps en fonction de ses goûts, de ses craintes.
Crinolines, tournures, corps à baleines, au coeur de l'exposition, un salon d'essayage permet de se glisser dans ces dessous.
On voit ces vêtements dans le détail, et aussi leur histoire, la manière dont ils sont fabriqués.
Y avait beaucoup plus de recherches, mais c'est plus contraignant, rester serrée toute la journée.
Ces petits artifices, un brin faux-culs, n'ont pas déserté notre garde-robe. Gaines et guêpières ont pris le relais du corset, et le soutien-gorge ampli-formes est en tête des ventes. Les dessous du passé inspirent toujours les créateurs. Avec Thierry Mugler ou Jean-Paul Gaultier, le dessus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.