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Venezuela : trois points qui font débat après l'élection de l'Assemblée constituante

Légitimité de l'Assemblée, violences, position de la communauté internationale. La guerre politique continue au Venezuela entre les pro et les anti-Maduro. 

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
48 heures après l'élection de la nouvelle Assemblée constituante, les adversaires de Nicolas Maduro ne désarment pas. (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Dimanche dernier, une Assemblée constituante a été élue au Venezuela. Depuis les adversaires du président Nicolas Maduro ne désarment pas. Lundi, ils se sont rassemblés à Caracas et malgré la répression, ils appellent à une autre manifestation demain mercredi, jour de l'installation de cette Assemblée.

Entre les pro et les anti-Maduro chacun se renvoie la responsabilité de la grave crise économique avec trois points qui font débat : la légitimité de la nouvelle Assemblée, les violences dans les manifestations et la position de la communauté internationale à propos du Venezuela.

L'Assemblée constituante contestée

Juan Andres Meria a 31 ans, il est député de l'opposition et membre du parti Volonté Populaire. Il explique que le scrutin de l'Assemblée est frauduleux : "il y aurait eu huit millions d'électeurs. Mais c'est le même nombre de votants qu'a obtenu Chavez au plus fort de sa popularité," pour ce député c'est impossible, Hugo Chavez était plus populaire que Nicolas Maduro.

Au contraire, pour Yvan Gil, vice-ministre chargé des questions européennes, l'Assemblée a été élue à la régulière puisque le système électoral vénézuélien est inattaquable et qu'il n'y a pas de preuve de fraude. "Impossible de voter deux fois car on ne peut pas scanner deux fois la même empreinte digitale" qui est nécessaire pour voter au Venezuela, explique Yvan Gil. Et cet homme politique pro-Maduro ajoute : "L'ancien président américain Carter a dit que le système électoral vénézuélien est le plus parfait au monde."

Les violences lors des manifestations

Sur ce point, les deux hommes se renvoient la balle. Pour Yvan Gil le chaviste, l'opposition vénézuélienne est synonyme de fascisme parce que la violence est causée par des gens armés et entraînés.  "Dans la plupart des cas les autorités essaient juste de contenir cette violence avec du gaz lacrymogène et de l'eau" dit-il. Néanmoins, ce chaviste avoue que quelques fois la force policière est excessive.

Pour les opposants, Nicolas Maduro n'est qu'un dictateur. "On a un gouvernement qui tire sur la population, une population sans défense" explique Juan Andres Meria le député de l'opposition.  

La position de la communauté internationale

A propos des sanctions financières américaines suite à l'élection de l'Assemblée, Yvan Gil parle tout simplement d'ingérence.  "On ne veut pas d'intervention étrangère", souligne le député anti-Maduro Juan Andres Meria. Cependant, pour lui, les sanctions ont l'avantage de mettre la pression sur le président vénézuélien. Pour conclure, Juan Andres Meria explique qu'ils veulent négocier avec le gouvernement mais avant "Nicolas Maduro doit d'abord partir. Ça c'est non négociable.

Au lendemain du vote de l'Assemblée constituante au Venezuela, la situation reste tendue. Reportage de Sandrine Etoa Andegue

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